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OGM : un maïs spécial éthanol

un mais OGML’USDA (département américain de l’agriculture) vient d’autoriser aux Etats-Unis la commercialisation du caractère de l’amylase du maïs par Syngenta. Le groupe suisse l’a communiqué récemment en précisant qu’il s’agissait « du premier caractère génétiquement modifié du maïs utilisé pour la production d’éthanol » et qu’il permettait « à l’industrie de l’éthanol d’améliorer son efficience et sa rentabilité » tout en apportant « des avantages significatifs sur l’environnement ».

Syngenta a donc identifié et inséré dans le maïs un gène responsable de la production d’amylase : ses chercheurs ont déterminé qu’il était préférable d’avoir de l’amylase à même la matière première plutôt que d’ajouter cet enzyme au cours de la production d’éthanol :

En permettant au maïs de synthétiser de l’alpha-amylase optimisée directement dans ses grains, la production d’éthanol à partir de maïs sec moulu est optimisée tout en facilitant son intégration dans les infrastructures existantes.

La semence de maïs Enogen offre aux producteurs une chance de fournir une culture de toute première qualité. C’est un produit innovateur qui fournit aux producteurs d’éthanol américains un moyen avéré de produire plus de gallons d’éthanol dans leurs installations existantes. Le maïs Enogen permet aussi de réduire la consommation d’énergie et d’eau pendant la production tout en diminuant de manière significative l’empreinte carbone.

Cela ramène directement à notre article d’hier sur les biocarburants : autant il semble qu’utiliser des résidus ou des déchets de l’agriculture pour en fabriquer puisse être pertinent, autant il semble discutable de produire des plantes génétiquement modifiées dans l’unique but de rentabiliser la production d’éthanol.

C’est l’avis d’une fondation suisse, Swissaid (fondation d’entraide active dans la coopération au développement) qui déclarait déjà en 2009, à propos de ce projet de Syngenta :

Le premier devoir de l’agriculture est de fournir de la nourriture en suffisance pour approvisionner tous les habitants de la planète. Pourtant, l’évolution de ces dernières années montre que nous ne cessons de nous éloigner de cet objectif.

Des études de la Banque mondiale, de l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) et de l’OCDE, réalisées en 2007 et 2008, indiquent que la production d’agrocarburants subventionnée et pilotée par les Etats joue un rôle prédominant dans l’envolée des prix des aliments.

Car, plus il y a d’aliments qui finissent dans les réservoirs et plus on utilise de précieuses surfaces cultivables pour la production de carburant, moins il y a de nourriture disponible dans le monde.

En l’occurrence, d’autres protestent aussi, ce qui est plus surprenant : des agro-industriels américains, car ils craignent que ces cultures ne viennent contaminer d’autres cultures de maïs, destinées elles à la production de chips et autres céréales de petits déjeuners et amoindrir la qualité de ces produits finis.

Sources : Le Journal de l’Environnement, Syngenta, Financement Agricole Canada, Swissaid, Alterinfo (image)

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