Alors que l’Arcouest, l’hydrolienne d’EDF, reste provisoirement bloquée en rade de Brest, le vice-président énergies marines du Syndicat des Energies Renouvelables (SER), Philippe Gilson, interrogé par Ouest-France à l’occasion de la Sea Tech Week de Brest qui en réunissaient les spécialistes, pense que le premier parc français n’ouvrira pas avant 2020.
Actuellement une demi-douzaine d’hydroliennes de taille industrielle sont testées en Europe. Plus aucune en France à présent, car l’Arcouest, le prototype d’EDF dont nous avions récemment annoncé l’immersion imminente (voir notre article du 16/09), est bloquée depuis le 15 septembre en raison de l’avarie d’un des treuils de la barge qui la transporte habituellement, et les réparations doivent s’étendre sur plusieurs semaines. « En principe, cet incident n’a pas de conséquence pour le calendrier global de l’opération » , a cependant précisé Vincent Denby-Wilkes, délégué régional à EDF-Bretagne. La première hydrolienne française devrait normalement être mise en service commercial fin 2013, avant d’être rejointe par 3 turbines supplémentaires à l’été 2014, ce qui constituerait la première ferme-pilote au large de nos côtes.
Mais avant de développer plus avant cette technologie, les fermes-pilotes, qui compteront entre 3 et 10 machines, doivent encore faire leurs preuves. « Il faut accumuler les heures de vol pour permettre aux énergéticiens de calculer les coûts. Sinon on prend des risques gigantesques » , souligne Philippe Gilson, qui insiste sur le besoin de soutien au départ, en précisant qu’un « appel d’offres pour des sites de grande taille doit être lancé en France en 2014. Il faudrait qu’il porte sur au moins 500 à 600 MW dans le Raz Blanchard (plus de 500 hydroliennes). »
Selon lui, une telle filière ne peut se réaliser en moins de 10 ans, et nous avons un peu de retard sur l’Ecosse (2 à 3 ans). « Mais si le financement est garanti, si la concertation est bien menée et si le cadre juridique est clair, je pense qu’en 2020, nous pourrons avoir des fermes » , poursuit-il. Il indique de plus que tous les grands industriels de l’hydro-électricité, « Siemens, Andritz, Voith, Alstom, Rolls Royce. DCNS aussi » , sont entrés dans la course, ce qu’il juge encourageant.
Sources : Ouest-France, Batiactu