Le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et les gestionnaires de réseaux de gaz (GRDF en tête) viennent de publier le premier Panorama du gaz renouvelable, consacré à l’année 2015. Il présente l’état des lieux d’une filière en pleine croissance et dont les premiers résultats confirment le fort potentiel de développement, puisque les acteurs l’estiment, dans des conditions favorables, entre 400 et 500 TWh à l’horizon 2050, soit 100 % de la consommation française actuelle de gaz (421 TWh). Le premier objectif est cependant dans l’immédiat fixé à 10 % de gaz renouvelable en 2030.
Il s’agit en effet de l’objectif fixé par la loi de transition énergétique promulguée en août dernier. Mais les retours d’expériences positifs dur les premiers sites d’injection prouvent le fort potentiel du biométhane et confirment sa place dans le mix des énergies renouvelables. En 2015, 11 nouveaux sites ont été installés, portant à 17 leur nombre total, et 82 GWh de biométhane ont été injectés dans les réseaux : il s’agit d’une progression de 160 % par rapport à 2014. La capacité maximale de production de biométhane installée s’élève désormais à 279 GWh/an.
Cette filière permet de valoriser les déchets dans un modèle d’économie circulaire, de produire du gaz renouvelable et de développer de nouveaux usages tels que le bioGNV, aussi appelé biométhane carburant. C’est aussi une solution d’avenir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre : la filière actuelle a permis l’économie de 15 000 tonnes en 2015 et elle prévoit d’en économiser 750 000 tonnes en 2020. Toujours à l’horizon 2020, la filière de gaz renouvelable dans son ensemble – injection et distribution de biométhane carburant inclus – devrait, selon le Panorama, permettre la création de 10 000 emplois de développement/construction et de près de 5 000 emplois permanents d’exploitation/ maintenance.
L’essor de cette filière ne se dément pas depuis le début de l’année : 3 nouveaux sites injectent déjà leur biogaz dans le réseau et près de 200 projets de raccordement sont à l’étude pour une capacité estimée à près de 4 000 GWh/an. Pour l’horizon 2030, les acteurs évaluent à 30 TWh le biométhane injecté à partir de 1400 sites (entraînant une économie de 5,5 millions de tonnes de gaz à effet de serre, grâce à une simplification de la réglementation et à des mécanismes de soutien adaptés.
Ainsi, conclut le Panorama du gaz renouvelable en 2015, « Le potentiel total de ces différentes filières, en incluant la filière méthanisation, est ainsi estimé entre 400 et 550 TWh à horizon 2050. Or, la consommation de gaz en France s’élève à l’heure actuelle à 421 TWh. Ainsi, on peut imaginer, en l’état actuel des connaissances, des scénarii où le gaz distribué et consommé en France serait 100 % renouvelable et local à l’horizon 2050. Le réseau de gaz deviendrait un vecteur de gaz « vert », au bénéfice de la transition énergétique et des ambitions des territoires.«