Alors que les ventes de véhicules électriques ont tendance à stagner en France, la Norvège, qui a pris des mesures importantes pour en développer le parc, voit son marché exploser, ce qui n’est d’ailleurs pas sans poser quelques problèmes. Victimes de leur succès, les voitures électriques risquent de se voir retirer dans ce pays les aides qui ont permis leur développement.
En France, les voitures électriques représentent à peine 0,7 % des ventes : en Norvège, 13 %. Il faut dire que les mesures, mises en œuvre dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au trafic routier dans ce pays scandinave, se révèlent particulièrement avantageuses : suppression des taxes à l’achat (elles pèsent très lourds dans le prix des véhicules utilisant des carburants fossiles), circulation autorisée dans les couloirs de bus, parking et rechargement gratuits en ville. Tout cela a fait bondir les ventes, au point que l’objectif du gouvernement norvégien de 50 000 véhicules électriques en 2017 pourrait être atteint dès 2015, soit avec deux ans d’avance, car le pays en compte d’ores et déjà 32 000, soit 1 pour 160 habitants, un taux inégalé en Europe et dans le monde.
Mais cette situation ne fait pas que des heureux : les couloirs de bus sont désormais aussi encombrés aux heures de pointe que les voies normales, entraînant des retards à répétition pour les chauffeurs et les usagers des transports publics, qui commencent à se rebeller. Aux heures de pointe, les voitures électriques peuvent en effet représenter jusqu’à 85 % de la circulation dans les couloirs de transports collectifs ! La Norvège craint maintenant d’entrer dans un cercle vicieux : les usagers des transports publics, lassés de ces retards, risquent d’être tentés de renoncer au bus au profit d’un de ces véhicules, aggravant par là les bouchons.
Autre détail qui a son importance : le ministère des finances norvégien estime que les avantages accordés aux véhicules électriques représentent un manque à gagner de l’ordre de 500 millions d’euros. Alors que les mesures incitatives devaient perdurer jusqu’en 2017, elles risquent d’être revues à la baisse avant : l’argument de l’objectif atteint avec deux ans d’avance pourrait permettre à la Norvège de revenir sur le régime dérogatoire qu’elle accordait aux véhicules électriques.
Sources : Le Télégramme, L’Energie d’avancer