La commissaire européenne chargée du climat, Connie Hedegaard, avait proposé que l’Union Européenne s’engage unilatéralement sur une réduction, d’ici 2020, de 30 % de ses émissions de CO2, par rapport à 1990, au lieu des 20 % actuellement prévus.
Mais elle a dû faire marche arrière devant l’opposition de la France, par la voix de Christian Estrosi, ministre chargé de l’industrie, et de l’Allemagne, exprimée par Rainer Brüderie, ministre de l’économie. Ceux-ci ont fait part de leur ferme opposition lors d’un point- presse organisé conjointement le 25 mai à Bruxelles. Le ministre français a précisé :
Nous avons partagé nos inquiétudes sur la proposition de la Commission de passer d’un engagement unilatéral de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20 à 30%.
Et Rainer Brüderie a aussitôt repris :
Nous avons la même analyse. Nous sommes d’avis qu’après l’échec du sommet de Copenhague, nous devons nous laisser un peu plus de temps pour les processus d’adaptation.
Les deux pays estiment donc qu’il est trop tôt pour prendre une telle décision. C’est aussi l’avis des patrons européens qui, par l’intermédiaire de leur représentation à Bruxelles, Business Europe, ont adressé un texte dans ce sens au président de la Commission Européenne, José Manuel Barroso.
Par contre, le gouvernement britannique, par une déclaration de Chris Huhne, secrétaire d’état à l’énergie, a pris position en faveur de la proposition de la commissaire européenne chargée du climat :
Nous allons plaider pour porter l’effort de réduction de l’UE à 30%.
Les organisations écologistes comme Greenpeace et WWF lui ont emboîté le pas et ont relayé cet appel en faveur d’une réduction plus importante des gaz à effet de serre.
La communication présentée par Mme Hedegaard doit être discutée par les ministres de l’environnement de l’Union Européenne le 11 juin à Luxembourg, et des conclusions doivent être préparées pour le prochain sommet européen des 17 et 18 juin à Bruxelles : il s’agit donc d’une affaire à suivre.

Sources : AFP, Actu-Orange