Réagissant au projet de décret instaurant l’extinction de l’éclairage des vitrines et des bâtiments publics la nuit, le Syndicat de l’Eclairage conteste les chiffres d’économies d’énergie annoncées par le ministère (0,5 TWh selon lui au lieu des 2 TWH annoncés) et rappelle qu’il avait déjà proposé des solutions pour lutter contre ce gaspillage énergétique.
Selon le syndicat, qu’il fasse jour ou nuit, un « potentiel considérable d’économies d’énergie » (estimé par lui à 16 TWh par an) est réalisable pendant les heures d’activité dans les bâtiments non résidentiels (bureaux, commerces, hôpitaux, écoles). Il s’agit en effet d’éclairer « où il faut, quand il faut et de façon adaptée aux besoins de l’activité exercée. » Pour cela il met l’accent sur la nécessité de rénover l’éclairage. Notamment, à l’instar de nos voisins européens, en installant « des automatismes simples et efficaces » dans les 800 millions de mètres carrés de bâtiments non résidentiels privés ou publics français.
En effet, avait-il précédemment suggéré au ministère, « un bâtiment inoccupé la nuit doit éteindre ou réduire au strict minimum son niveau d’éclairement. De la même façon, l’éclairage des bâtiments de taille importante le jour doit également pouvoir s’éteindre automatiquement quand les personnes quittent les locaux. » La puissance de l’éclairage doit également pouvoir varier dans la journée, afin de seulement compléter les apports gratuits de la lumière du jour. Ces dispositifs (détection de présence et de lumière du jour) représentent certes un investissement mais qui, selon le syndicat, se justifie par les économies d’énergie « considérables » réalisées. Mais, regrettait-il en septembre, 90 % des économies réalisées durant les périodes d’activité resteront invisibles et inatteignables si le projet d’arrêté ne les traite pas. Il demandait donc que les deux sujets extinction et gestion fasse l’objet du même arrêté.
De plus, pour accélérer le rythme actuel des rénovations, le syndicat propose des mesures d’ordre règlementaire ou financier : porter à 9 % par an (au lieu de 3 % actuellement) le taux de rénovation, avec une rénovation pertinente de l’éclairage dans les bâtiments de plus de 1 000 mètres carrés. Il calcule que cela permettrait de multiplier les économies cumulées par six d’ici 2020. Il conclut sur une demande de soutien aux innovations pour les industries de matériels d’éclairage :
Le Syndicat de l’éclairage, regroupe 51 fabricants de matériels d’éclairage (lampes, luminaires, systèmes de gestion), 51 unités de production. 54 % du chiffre d’affaire de ses adhérents est réalisé à partir de produits fabriqués en France. Pour conserver cet atout industriel et profiter de la mutation technologique de l’éclairage pour le dynamiser, il faut soutenir ces industries dans leur développement de produits innovants (LED, « smart lighting », OLED…). Le chantier de l’efficacité énergétique est un levier pour développer un marché français dynamique, en incitant aux investissements d’avenir en termes de recherche, d’innovation et de production industrielle.
Source : Syndicat de l’Eclairage