Le gouvernement vient de lancer officiellement la deuxième stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE2), à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui en est un des acteurs majeurs. Elle a pour objectif de mieux comprendre les effets de ces substances sur la santé humaine et l’environnement.
Les perturbateurs endocriniens : qu’est-ce que c’est ?
Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle qui dérèglent le fonctionnement hormonal des organismes vivants. Ils ont des effets néfastes sur l’environnement et sur la santé humaine. Ils peuvent en effet provoquer des troubles de la croissance, du développement sexuel ou neurologique, des troubles de la reproduction, ainsi que l’apparition de certains cancers et maladies métaboliques comme le diabète
Ils se trouvent dans un grand nombre de produits de consommation courante (cosmétiques, alimentation, plastiques…) et dans différents milieux (air, eau, sol). C’est pourquoi la question des perturbateurs endocriniens constitue un enjeu sanitaire et environnemental majeur. Dès 2014, la France s’est dotée d’une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, tout comme la Suède et la Finlande. La SNPE2 a pour objectif principal la réduction de l’exposition de la population et de l’environnement à ces substances chimiques.
Les mesures de la SNPE2
La 2ème stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens se structure autour de trois enjeux prioritaires : former et informer, protéger l’environnement et les populations et améliorer les connaissances en accélérant la recherche. C’est-à-dire qu’elle comprend à la fois des actions de recherche, d’expertise, d’information du public, de formation des professionnels et d’encadrement règlementaire.
Pour l’axe numéro 1 (former et informer), il s’agit d’établir une liste de perturbateurs endocriniens, partagée avec nos partenaires européens. Mais aussi de créer un site d’informations grand public sur les risques liés à l’utilisation de certains produits chimiques et de former les professionnels de la santé, ainsi que les agents des collectivités territoriales.
Le second axe (protéger l’environnement et les populations) consiste à collecter les données sur l’imprégnation des différents milieux (air, eau, sol) par les perturbateurs endocriniens, d’améliorer les connaissances sur leurs effets. Il est aussi nécessaire de mobiliser industriels et distributeurs pour les substituer et de défendre une prise en compte spécifique et adaptée des perturbateurs endocriniens dans toutes les réglementations européennes sur les substances chimiques.
Enfin, le troisième axe de la SNPE2 (améliorer les connaissances) concerne la recherche et l’expertise. Il comprend comme mesures phares : accélérer la recherche pour adapter notre gestion des risques et la réglementation ; développer une recherche appliquée en santé pour prévenir, prendre en charge et traiter les effets des perturbateurs endocriniens ; élargir la surveillance des populations à d’autres pathologies que celles de la reproduction.
Source : Ministère de la santé