
Dans une tribune publiée sur France Info, un collectif de 80 associations et de syndicats exigent une sortie totale des pesticides de synthèse d’ici 5 ans en mettant en exergue les risques qu’ils font encourir à la santé humaine et à la biodiversité, en contaminant l’air, l’eau et les sols.
80 associations, collectifs, syndicats pour l’interdiction des pesticides de synthèse
Parmi ce collectif, on trouve, à côté d’associations moins connues, ATTAC France, Générations futures, La Confédération paysanne, Les Amis de la Terre, RESPIRE, l’UFC Que Choisir, Pollinis, etc. Ce collectif répond à l’alerte lancée par l’association Avenir santé environnement qui s’est constituée à La Rochelle à la suite de la multiplication de cancers pédiatriques sur une commune voisine.
Des études réalisées localement avait en effet révélé la présence massive de pesticides. « La Charente-Maritime détient de bien tristes records en termes de pollution de l’air et de l’eau aux pesticides », note le collectif. Il exige une transition agricole vers un modèle plus résilient impliquant la sortie des pesticides de synthèse, au nom du principe de précaution.
Un constat très alarmant pour notre santé
Le collectif dresse un constat très alarmant sur l’impact sur notre santé des pesticides de synthèse :
- « Nous savons que la France est à l’heure actuelle l’un des principaux consommateurs de pesticides en Europe.
- Nous savons que l’air est contaminé.
- Nous savons que les sols sont contaminés.
- Nous savons que la quasi-totalité des cours d’eau en France est contaminée.
- Nous savons que l’eau du robinet est concernée par la contamination aux pesticides.
- Nous savons que les pesticides impactent la biodiversité.
- Nous savons que les pesticides contaminent les cultures biologiques et menacent l’apiculture.
- Nous savons que les plans de réduction d’usage des pesticides sont en échec.
- Nous savons que certaines pathologies développées suite à une exposition aux pesticides sont désormais reconnues comme maladies professionnelles. »
- Nous savons qu’il existe de fortes présomptions entre l’exposition aux pesticides et la survenue de certains cancers pédiatriques ».
Ce que nous savons est donc suffisant pour demander aux décideurs d’appliquer le principe de précaution : « A l’automne 2021, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies reconnaissait dans la résolution 48/13 que disposer d’un environnement propre, sain et durable est un droit humain ». Résolution confirmée cette année en juillet par l’Assemblée générale des Nations unies. Et la France a signé ces deux résolutions.
Une interdiction totale des pesticides de synthèse d’ici 5 ans
« Conformément à ses engagements, nous demandons à l’Etat Français de reconsidérer sa position sur les pesticides de synthèse qui dégradent la santé, l’environnement, et l’avenir de nos générations futures », soulignent les signataires. Ils demandent donc entre autres l’application immédiate et systématique du principe de précaution concernant les néonicotinoïdes et les perturbateurs endocriniens et l’interdiction immédiate d’utilisation de tous les pesticides de synthèse sur les aires d’alimentation de captages d’eau potable et leur interdiction totale d’ici 5 ans.
« Nous demandons un plan de conversion de notre agriculture vers un modèle agricole vraiment durable, l’agroécologie, seule garante de la protection des écosystèmes et des humains ». Ils sollicitent de plus le Parlement pour organiser un débat objectif sur ce sujet. Ils demandent également une entrevue avec la Première ministre afin de lui présenter leurs constats, leur démarche et leurs perspectives.
Source : France Info