Le groupe d’ingénierie Ginger CEBTP s’est associé au laboratoire Lasquo de l’université d’Angers afin de réaliser une étude permettant d’établir, avec un minimum de risque, la fiabilité et la durée de vie d’un module photovoltaïque. En effet, les fabricants garantissent actuellement la puissance de leurs installations sur 20 à 25 ans : une assurance sur leur fiabilité les aiderait à mieux définir les garanties qu’ils peuvent donner.
Dans le cadre de leur commercialisation, les modules photovoltaïques doivent être homologués à partir d’essais normalisés (CEI 61215 pour les modules cristallins, CEI 61646 pour les modules en couches minces et CEI 62108 pour les modules à concentrations). De plus, pour établir la sûreté de fonctionnement de ceux-ci, les essais de la norme CEI 61730 doivent également être réalisés. Toutefois, il est à noter que les séquences d’essais décrits dans ces normes sont trop courtes pour déterminer la durée de vie d’un module photovoltaïque. Or, les fabricants garantissent tout de même la puissance de leurs produits sur une période très longue (80% de la puissance initiale au bout de 20 ou 25 ans suivant les fabricants) uniquement grâce aux normes citées précédemment. Une étude de fiabilité permettrait aux fabricants de déterminer la garantie sur leurs modules avec plus de certitude et d’évaluer les risques qu’ils prennent à garantir leurs produits tels qu’ils le font actuellement.
Un module photovoltaïque cristallin est considéré comme défaillant lorsque sa puissance tombe en-dessous de 80 % de la puissance initiale donnée par les garanties du fabricant. L’étude a déjà mis au point des essais permettant de reproduire deux modes de défaillance :
- la décoloration de l’encapsulant qui engendre une perte importante de la puissance du module photovoltaïque et qui peut être reproduite par un essai d’exposition UV,
- la corrosion dans le module photovoltaïque qui peut être reproduite par un essai de chaleur humide.
L’étude a ainsi utilisé une procédure d’essais de dégradation accélérée et un outil de simulation des conditions atmosphériques qui peuvent permettre de déterminer une courbe de fiabilité du module dans des conditions réelle d’utilisation :
Grâce à cette méthodologie, le fabricant peut indiquer précisément la durée de vie moyenne de ses modules photovoltaïque et être capable de définir la proportion de modules qui sera susceptible d’être défaillants pendant la période de garantie.
Sources : Ginger CEBTP, Batiactu