Selon les données encore provisoires du rapport de la Commission des comptes du logement, les dépenses courantes de logement des Français ont connu une augmentation de 4,2 % au cours de l’année 2010. Si la hausse des loyers semble se ralentir depuis quelques années, le poste énergie est quant à lui en forte progression.
En 2009, la hausse des dépenses liées au logement (loyers, énergie et charges) avait été plutôt modérée, puisqu’elle n’affichait que 1,8 %. 2010, par contre, les a vues bondir. Les loyers ne sont pas en cause puisque leur augmentation a ralenti en 2010 et pour la cinquième année consécutive : en 2009, ils avaient augmenté de 3,1 %, en 2010 de 2,7 %.
En fait, le rapport précise que
l’énergie explique l’accélération des dépenses courantes du logement en 2010.
En effet, les dépenses d’énergie ont augmenté de 12,1 % en 2010, et ceci pour deux raisons : d’une part la hausse des prix du fioul (+ 22,8 %), du gaz (+ 6,5 %) et même de l’électricité (+ 3,7 %), d’autre part une consommation plus élevée en raison d’une météo peu clémente.
La hausse de l’électricité est certainement plus modérée, mais elle représente à elle seule la moitié des dépenses d’énergie des ménages, hors eau. Le président de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), Philippe Ladoucette, a d’ailleurs annoncé que la contribution au service public de l’électricité (CSPE), que chaque abonné paie sur sa facture, allait continuer d’augmenter, et ce jusqu’en 2014, mettant en cause directement le soutien à l’énergie solaire : «c’est la conséquence des choix qui ont été faits [en matière d’énergies renouvelables]».
Le rapport de la Commission des comptes du logement souligne aussi qu’il existe une disparité entre locataires du parc social et le privé :
Les locataires du parc social voient leur prix augmenter de 5%, contre 6% pour ceux du parc privé.
Mais les dépenses courantes des locataires des HLM accélèrent un peu plus vite que celles des locataires du parc privé, ce qu’il explique par la hausse du prix du gaz dans un parc social majoritairement chauffé par ce moyen (61 %).
Apparemment, selon les observateurs, le prix de l’énergie devrait continuer à suivre cette courbe ascendante, ce qui ramène à une préoccupation actuelle : la précarité énergétique. Le ministère de l’énergie a annoncé le lancement d’un observatoire, qui devrait se mettre en place «début 2011». Le ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement (MEDDTL) annonce, quant à lui, la mise en place du programme «Habiter Mieux» :
La lutte contre la précarité énergétique sera renforcée avec le programme « Habiter Mieux ». La part des dépenses d’énergie dans le logement a fortement augmenté et quelques 3 400 000 ménages consacrent plus de 10 % de leurs ressources à payer leurs factures d’énergie. L’objectif est de déployer le programme dans le plus grand nombre possible de départements afin de couvrir une grande partie du territoire national.
Mais il faudrait aussi améliorer l’efficacité énergétique, ce qui fait d’ailleurs partie des engagements européens, et de ce côté, les choses semblent peu avancer.
Sources : Batiactu, le Moniteur, AFP, Communiqué de presse du MEDDTL