Condamnés définitivement par la Cour Suprême néerlandaise à revoir leur politique climatique en décembre 2019, les Pays-Bas viennent de présenter leur nouveau plan pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) d’un quart par rapport à 1990, soit 5 points de plus que ce qui était prévu pour 2020.
Une politique climatique renforcée grâce à une ONG
La décision définitive de la Cour Suprême fait suite, après tous les recours possibles, à une demande présentée par l’ONG Urgenda, qui a saisi la justice néerlandaise dès 2014. Contraints à renforcer leur politique climatique, les Pays-Bas présentent donc toute une série de mesures recouvrant aussi bien le secteur de l’énergie, l’agriculture et l’industrie que les particuliers.
Aidé provisoirement par l’épidémie de coronavirus, qui a ralenti l’activité économique et fait chuter les émissions de gaz à effet de serre dans tous les pays, le gouvernement des Pays-Bas a présenté une série de mesures complémentaires pour une politique climatique plus durable.
Des mesures pour tous les secteurs
La première consiste à l’instauration d’un plafond complémentaire d’émissions pour les trois centrales à charbon toujours en activité dans le pays. Cette mesure va parallèlement réduire leur rentabilité et peut inciter leurs exploitants à accélérer leur fermeture, prévue initialement pour 2030. Le gouvernement va également doubler les aides au financement des centrales photovoltaïques en toiture : il les porte de 2 à 4 milliards d’euros. Il aidera de plus les entreprises qui amélioreront l’efficacité énergétique des leurs installations.
Pour l’agriculture, des subventions seront accordées aux producteurs sous serre afin d’électrifier le chauffage de leurs serres, de s’équiper de système de pilotage de l’énergie et de développer la géothermie. Dans le secteur primaire, une restructuration est par ailleurs en cours et devrait en améliorer la politique climatique. Le pays compte accélérer le plan de réforme de la production porcine datant de 2018. Il prévoit la fermeture des deux tiers des élevages d’ici 2023. Ce qui va réduire les émissions de protoxyde d’azote, dont le pouvoir réchauffant est considérablement supérieur au CO2.
Et pour les particuliers aussi
Autre volet de cette politique climatique revue : les particuliers. Une exonération d’impôts fonciers est prévue pour les copropriétés engageant des travaux d’isolation. Et 150 millions d’euros vont venir subventionner les travaux d’amélioration de l’efficacité énergétique pour les logements. Enfin, un prime à la casse de 35 € sera instaurée pour le remplacement des vieux réfrigérateurs et congélateurs. Elle a pour but de réduire les risques des fluides frigorigènes, puissants GES.
« Dans cette crise du coronavirus, ces mesures généreront plus de travail pour les PME et les travailleurs indépendants et elles stimuleront l’économie. Le paquet supplémentaire contient également des mesures qui garantissent une baisse de la facture énergétique, en particulier pour les locataires et les personnes de moindre capacité, qui peuvent donc continuer à réduire leurs coûts énergétiques », se félicite Urgenda, première ONG à avoir obligé un état à revoir sa politique climatique.
Source : Le Journal de l’Environnement