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Polluants du quotidien : de quoi parle-t-on ?

Polluants du quotidienBisphénols, phtalates, parabènes, éthers de glycol, retardateurs de flamme bromés et composés perfluorés… Santé Publique France publie pour la première fois une étude sur le taux d’imprégnation de la population française à ces polluants du quotidien. Mais avant d’aborder l’étude proprement dite (qui fera l’objet de l’article suivant), il n’est peut-être pas inutile de faire un tour d’horizon de ces substances et de leur présence dans notre environnement.

Les bisphénols (A, S et F) sont des substances chimiques de synthèse principalement utilisés dans la production de polycarbonates et de résines époxy. Ces composés sont retrouvés dans la fabrication d’équipements électroniques, d’emballages alimentaires, de papiers thermiques, de peintures ou encore de vernis. Les bisphénols S et F sont utilisés depuis plusieurs années comme alternatives au bisphénol A (BPA), mais leur production reste minoritaire. Certaines études montrent qu’ils jouent un rôle de perturbateur endocrinien similaire au BPA.

Les éthers de glycol constituent un groupe de solvants oxygénés comprenant plus de quatre-vingts composés et dont une trentaine est couramment présent sur le marché mondial. Ces solvants sont utilisés depuis de nombreuses années en raison de leurs propriétés physicochimiques. A la fois hydrophiles et lipophiles, les éthers de glycol entrent dans la composition d’une très large gamme de produits à usage industriel et domestique dont notamment les produits dits  » à l’eau  » : peintures, encres, vernis, colles, produits d’entretien ménagers, cosmétiques, fluides de coupes, produits phytosanitaires… La recherche des déterminants des niveaux d’imprégnation aux éthers de glycol a mis en évidence des associations avec l’utilisation de produits de consommation courante comme les cosmétiques et les produits ménagers notamment

Les parabènes sont utilisés comme agents conservateurs dans les produits cosmétiques et de soins personnels en raison de leurs propriétés antibactériennes et antifongiques ainsi que dans l’alimentation ou dans les produits pharmaceutiques. Ils sont très présents dans notre environnement quotidien. Les résultats étaient cependant plus faibles que dans d’autres études nord-américaines, peut-être du fait de la réglementation européenne plus contraignante vis-à-vis de l’usage des parabènes dans l’alimentation

Les phtalates sont des substances chimiques présentes dans de nombreux produits de consommation courante (emballages alimentaires, jouets, revêtements de sol en vinyle, produits cosmétiques, produits d’entretien ménagers, peintures, etc). L’alimentation participerait à 90% de l’exposition totale. Les phtalates sont considérés comme des perturbateurs endocriniens et la plupart sont classés comme  » substances toxiques pour la reproduction « .Chez les adultes, l’imprégnation par certains phtalates est augmentée avec la présence de revêtements en vinyle dans le logement et le fait d’être un fumeur ou un ex-fumeur.

Les composés perfluorés (PFC) sont des substances chimiques synthétiques utilisées dans un grand nombre de produits industriels et de biens de consommation courants. L’exposition de la population est généralisée par la nourriture, l’eau potable, les produits de consommation, la poussière, le sol et l’air.  Leur persistance dans l’environnement et leur toxicité suspectée (cancérogénicité, perturbateur endocrinien, immuno-toxicité, métabolisme lipidique ou de la thyroïde, …) en font des substances à surveiller.

Les retardateurs de flamme bromés (RFB) sont utilisés dans de nombreux objets de la vie courante même s’ils ont été largement réglementés depuis le début des années 2000. Ces polluants organiques persistants ont ainsi progressivement contaminé l’environnement et se retrouvent dans la chaîne alimentaire. Les concentrations dans la population française apparaissent moins élevées que celles mesurées dans les pays nord-américains.

Ces quelques éléments montrent la multiplicité des sources quotidiennes de contact avec ces polluants du quotidien. Ils expliquent aussi la première conclusion de l’étude : leur présence dans l’organisme de la totalité des adultes et des enfants.

Source : Santé Publique France

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