Avec la canicule qui sévit actuellement sur toute l’Europe (et pas seulement), on enregistre dans beaucoup de régions une augmentation de la pollution à l’ozone. En France, l’Ile de France, mais aussi le sud et l’est de la France sont particulièrement touchés. Localement des mesures sont prises afin de faire baisser les niveaux d’émissions polluantes.
L’ozone, qu’est que c’est ?
Lors d’un épisode de fortes chaleurs persistant, caractérisé par une grande stabilité atmosphérique, ce qui est le cas actuellement, l’ozone se forme sous l’effet de réactions chimiques entre les oxydes d’azote (NOx) et les composants organiques volatils (COV), sous l’effet du soleil, et particulièrement des rayons UV. Comme il n’est pas émis directement dans l’air, on dit qu’il s’agit d’un polluant secondaire.
Mais cette pollution à l’ozone n’est pas sans risque pour la santé. L’ozone est un gaz irritant qui provoque des réactions inflammatoires bronchiques, entraînant une toux sèche et une gêne respiratoire. De plus des effets cardiovasculaires sont constatés. L’augmentation des niveaux d’ozone est de plus corrélée avec un nombre accru d’hospitalisation et de décès prématurés.
En cas de pollution à l’ozone, il est donc recommandé aux personnes les plus vulnérables de ne pas sortir l’après-midi et de limiter les activités physiques et sportives en plein air.
D’où provient cette pollution ?
Les émissions d’oxyde d’azote proviennent principalement du trafic routier. Quant aux COV, ils proviennent à la fois de l’industrie, des usages domestiques (ils influent aussi sur la qualité de l’air intérieur) et des transports.
Contrairement à d’autres polluants de l’air, il n’existe pas de valeur limite légale pour l’ozone en Europe, seulement une valeur cible de 120 microgrammes/m3 (µg/m3) en moyenne sur 8 heures. Pour la protection de la santé à long terme, cette valeur ne doit pas être dépassée plus de 25 jours par an, en moyenne sur trois ans. Mais sur la période 2014-2016, Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur sont au-delà, avec parfois entre 40 et 50 jours de dépassement, selon le ministère de la Transition écologique.
Il existe cependant en France un seuil d’information et de recommandation (180 µg/m3 en moyenne horaire pour l’ozone). A ce niveau, une exposition de courte durée présente un risque pour les populations les plus fragiles. Mais lorsque ce niveau atteint le seuil d’alerte (240 µg/m3 en moyenne horaire pour l’ozone), l’exposition de courte durée présente un risque pour la santé de l’ensemble de la population ou de dégradation de l’environnement. À des taux élevés, ce gaz réduit en effet la capacité des végétaux à assurer la photosynthèse.
Des mesures à prendre dès le premier seuil
Dès le premier seuil, le Préfet émet des recommandations pour réduire les émissions, au second il est nécessaire de prendre des mesures d’urgence contraignantes pour les diminuer.
De telles mesures sont actuellement prises en Ile de France, mais aussi à Strasbourg, Lyon, dans tout le département de l’Isère ainsi que dans la Gironde. Elles concernent directement les véhicules automobiles : la circulation des véhicules Crit’Air 4 et 5 est interdite, ainsi que celle des véhicules non-détenteurs d’une vignette Crit’Air. Celle-ci n’est en effet obligatoire que dans certains endroits. Parallèlement, la vitesse peut être abaissée de 20 km/h. Il devient cependant de plus en plus important de se la fournir, pour pouvoir rouler (rappelons qu’elle n’est pas gratuite, mais peu chère : 3,62 € et qu’elle doit être demandée à cette adresse).
Ces mesures contraignantes s’accompagnent généralement de mesures favorisant le covoiturage ou l’usage des transports en commun, avec des billets à tarif réduit, voire localement gratuit, à la journée, mais ce n’est pas une obligation.
Sources : Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, Sciences et Avenir, Le Monde, Prev’Air