Vous donner les clés pour comprendre et agir pour la transition énergétique

Pollution contre CO2 : les rejets de souffre bons pour le climat ???

Des chercheurs américains, des universités de Boston et Harvard, et finlandais, de l’université de Turku, viennent de publier les résultats bien surprenants d’une étude qu’ils ont entreprise sur les gaz à effet de serre d’origine anthropique entre 1998 et 2008. Selon eux, la pollution atmosphérique due aux pays émergents d’Asie, et principalement à la Chine, agit comme frein au réchauffement climatique, alors que la lutte contre la pollution des pays développés le favoriserait plutôt.

emissions de CO2 et de soufre

Ainsi, les émissions de dioxyde de carbone seraient contrebalancées par les rejets de soufre, dus à l’importante consommation de charbon des pays asiatiques :  la consommation mondiale de charbon a augmenté de 26 % entre 2003 et 2007, la Chine est à l’origine des trois quarts de cette progression. Le soufre a en effet un effet refroidissant sur l’atmosphère  :  il provoque la formation de gouttelettes d’eau ou d’aérosols, qui entrainent la formation de nuages de brume. Ceux-ci, en renvoyant les rayons du soleil vers l’espace, freinent le réchauffement climatique.

Mais les effets du soufre s’estompent au fur et à mesure que les pays luttent contre la pollution. Selon eux, les activités humaines se neutralisaient  car elles avaient à la fois un impact négatif (le CO2) et un impact « positif » (le soufre) sur les températures depuis 1998. Mais la lutte contre la pollution entrainera de nouveau un réchauffement. Ainsi affirment-ils :

Les activités humaines qui réchauffent et refroidissent la planète se sont pour l’essentiel neutralisées après 1998, ce qui permet aux variables naturelles de jouer alors un rôle plus important. La période de réchauffement climatique après 1970, qui a représenté une part importante de l’augmentation de la température mondiale depuis le milieu du XXe siècle, a eu pour origine les efforts de lutte contre la pollution atmosphérique

Or pendant la période de forte progression de l’utilisation du charbon en Asie, entre 1998 et 2008, on n’a pas constaté de réchauffement significatif des températures. Mais depuis quelque temps, la Chine lutte contre les rejets de soufre, et plus généralement la pollution, par l’installation d’épurateurs dans ses centrales à charbon. Ces mêmes chercheurs rappellent quand même, à toutes fins utiles, que le soufre provoque des pluies acides peu appréciées par la nature, ainsi que des problèmes respiratoires plutôt gênants pour les humains…

Cette étude sur le climat ne manque pas de provoquer des controverses dans le petit monde des chercheurs. Et Piers Forster, professeur en changement climatique à l’Université de Leeds au Royaume Uni, commente :

Le fait que les émissions de soufre masquent le CO2 sur le court terme, est bien connu (…) Mais on doit rappeler que cela ne dure que peu de temps et le CO2 venant du même charbon va rester dans l’atmosphère pour des dizaines d’années et dominer le réchauffement à long terme.

Sources : Maxisciences, Tropéco, Planeterra

Abonnez-vous au blog !

Participez à notre prochain webinaire !

Sobriété énergétique : les leviers pour réduire votre consommation et mobiliser vos équipes

Le mardi 5 décembre à 14h