C’est une évidence pour Greenpeace : opérer une transition vers 100 % d’énergies renouvelables et infléchir ainsi l’évolution des bouleversements climatiques est maintenant devenu une question de survie pour certaines populations. Mais l’association doute que la COP20 (Conference of the Parties) de Lima ait pris conscience de l’urgence à agir.
Or 2014 a replacé la lutte contre les changements climatiques au premier plan : avec la remise du 5ème rapport du GIEC (Groupement Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat), avec une grande mobilisation citoyenne sur l’enjeu climatique, et tout simplement aussi en se révélant l’une des années (voire l’année) les plus chaudes jamais enregistrées. Selon Greenpeace, la direction à suivre tient en trois chiffres : 0, 0, 100. Le premier zéro, c’est pour zéro fossile, pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et limiter la hausse des températures à 2° d’ici la fin du siècle. Le second zéro concerne les fausses solutions : la sortie des énergies fossiles étant la seule réelle. Et enfin, 100, c’est pour 100 % d’énergies renouvelables.
En effet, les alternatives existent pour remplacer les combustions fossiles et « enclencher une mutation de nos sociétés » juste et respectueuse du climat. De plus, le potentiel des énergies renouvelables est loin d’être exploité, et selon l’organisation, chaque région du monde pourrait en produire assez pour couvrir 2,6 fois ses besoins. « La transition vers une énergie 100 % renouvelable peut contribuer à garantir un accès universel à l’énergie d’ici à 2030, objectif que s’est fixé l’ONU, et donc à aider les populations les plus démunies. »
Mais la COP20, qui doit poser les bases de l’accord de Paris, n’a pas acté la sortie des énergies fossiles pour aller vers 100 % de renouvelable d’ici 2050, point qui n’est même pas dans les propositions négociées. Or, Selon le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement) qui publiait récemment, depuis Lima, un nouveau rapport, « les dépenses nécessaires pour protéger les populations des pays en développement des risques liés aux changements climatiques pourraient atteindre 250 à 500 milliards de dollars par an en 2050. L’ONU a donc quasiment doublé ses prévisions de coûts liés à l’adaptation aux dérèglements climatiques, estimés à 70 milliards de dollars en 2010. »
Greenpeace note toutefois que certains pays avancent : le Danemark qui s’est engagé à éliminer progressivement les énergies fossiles, l’Allemagne qui a décidé de réduire ses émissions de CO2 de 93 millions de tonnes d’ici 2020, par exemple. Dans d’autres pays, les citoyens sont largement en avance sur les politique : en Inde où un village est entièrement alimenté par le solaire ; en RDC, où les communautés forestières isolées disposent d’une radio solaire ; et même en France où il existe des territoires à énergie positive.
Source : Greenpeace