Sur la demande de Rexel (leader mondial de la distribution de matériel électrique), Harris Interactive a établi un premier baromètre de l’efficacité énergétique dans quatre pays occidentaux : la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Etats-Unis. Dans chacun de ces pays, un échantillon représentatif de la population nationale a été interrogé sur ses opinions et pratiques en matière de consommation d’énergie et sur les moyens qu’ils envisagent pour l’optimiser.
En ce qui concerne les petits gestes du quotidien, les Allemands arrivent en tête devant les Français. Par contre, les Américains et les Britanniques se montrent plus enclins à investir dans des équipements domotiques afin de piloter leurs appareils et de réduire par ce moyen leur consommation. Mais les pratiques nationales diffèrent beaucoup d’un pays à l’autre Ainsi, précise la note, en ce qui concerne les Français, « la pratique des petits gestes quotidiens d’économie d’énergie (éteindre les appareils plutôt que de les mettre en veille, baisser le chauffage du lieu de vie, etc.) n’est pas encore totalement intégrée, notamment au regard des autres pays européens, en tête desquels on retrouve l’Allemagne« .
Et ces petits gestes du quotidien existent dans de nombreux domaines. En ce qui concerne la cuisson, par exemple, 71 % des Allemands éteignent plaques et four quelques minutes avant la fin de la cuisson, mais moins d’un Français sur deux (48 %) y pense, et plus d’un Américain sur trois (38 %). Couvrir sa casserole pour accélérer l’ébullition est habituel pour 80 % des Allemands et 70 % des Français, contre 60 % outre-Atlantique. Bien remplir sa machine à laver avant de lancer un cycle de lavage paraît naturel à 79 % des Allemands et 78 % des Français, contre 52 % des personnes interrogées aux USA. Un petit geste reste toutefois en retrait : peu dans les quatre pays se souviennent qu’il faut régulièrement dégivrer un réfrigérateur ou un congélateur (33 % des Américains, 38 % des Allemands, mais 57 % des Français quand même).
Les multiprises à interrupteur connaissent aussi plus de faveur en Allemagne (79 %) et en France (72 %) qu’aux Etats-Unis (64 %) ou au Royaume-Uni (31 %), de même – l’un n’est d’ailleurs pas sans rapport avec l’autre – qu’éteindre les appareils plutôt que de les laisser en veille : 70 % en Allemagne, 66 % en France, contre 56 % pour les Américains, mais ces derniers baissent plus volontiers d’un degré le chauffage ou la climatisation de leurs lieux de vie (71 %, contre 65 % des Allemands et 61 % des Français).
Jean-Daniel Lévy, directeur du département Politique-opinion chez Harris Interactive voit par contre des différences assez nettes dans les moyens de parvenir à réduire sa facture énergétique :
Les pays anglo-saxons, avec un taux très élevé de propriétaires (autour de 70% pour les Etats-Unis comme pour le Royaume-Uni, contre 60% pour la France) se montrent les plus enclins à réaliser des investissements dans leur logement, à la différence des Allemands, dont le taux de propriétaire est inférieur à 50%, alors même que ces derniers étaient en pointe en termes de gestes quotidiens d’économie d’énergie.
Ainsi seuls 40 % des Français ont déjà investi, ou se disent prêts à investir dans des systèmes de pilotage des appareils de la maison contre 51 % des Allemands, mais surtout 78 % des Britanniques et 68 % des Américains. Les résultats sur les systèmes d’alerte de surconsommation inhabituelle sont du même ordre (78 % des Britanniques, 68 % des Américains, mais 58 % des Français et 44 % des Allemands. Anglais et Américains se retrouvent ainsi largement en tête en ce qui concerne l’installation d’un système de production d’eau chaude éco-performant, ou de pompe à chaleur. Les Français, comme les Allemands, investissent beaucoup plus dans l’installation de double-vitrage et surtout l’achat d’appareils électroménagers de meilleure classe énergétique (93 % outre-Rhin, et 88 % ici).
Les ampoules basse consommation – puissamment aidées, il faut le dire, par la réglementation – rencontrent, elles, un réel succès puisqu’environ 8 Français et Britanniques sur 10 en sont équipés, ainsi qu’environ 7 Allemands et Américains sur 10.
Enfin les citoyens des quatre pays se rejoignent sur un point : ils ne sont pas prêts à faire des efforts budgétaires en payant plus cher leur énergie, et les Français (18 %) encore moins que les autres, puisqu’un tiers seulement des personnes interrogées dans les autres pays se déclarent prêtes à ce sacrifice.
Sources : Le point (Reuters), Harris Interactive (la note détaillée, l’ensemble des résultats)