Le Royaume-Uni et la Roumanie sont parmi les premiers pays à tester un système d’affichage en temps réel des consommations électriques afin de mieux les maîtriser. Et les premiers résultats montrent que cette aide précieuse permet une diminution de 8 % en moyenne des consommations énergétiques des usagers, qui disposent ainsi d’un véritable « tableau de bord » relatif à son utilisation d’énergie.
« Le gaspillage d’énergie est souvent dû au fait que les particuliers comme les entreprises ignorent quels sont les appareils et sources d’éclairage qui consomment le plus d’énergie. » Partant de ce constat, la Commission Européenne finance le projet Dehems (pour Digital Environment Home Energy Management System), qui permet, à travers un affichage des données de consommation au pas de six secondes, au consommateur de suivre l’impact de l’utilisation d’un appareil en particulier sur sa facture. Les usagers connaissant ainsi leurs consommations en temps réel peuvent adapter leur comportement, en reportant par exemple l’usage d’un appareil à une heure où le prix de l’électricité est plus avantageux, mais ils peuvent aussi comparer leurs résultats aux consommations d’autres foyers, ou en discuter entre voisins. Cela permet donc de prendre conscience du fait que certains appareils, particulièrement énergivore, mériteraient d’être remplacés s’ils sont trop anciens, ou utilisés à meilleur escient :
Sur 1000 personnes interrogées au Royaume-Uni et en Bulgarie, 17 % seulement savaient que l’appareil électroménager qui consomme le plus d’électricité est le lave-linge. Ce résultat montre que les consommateurs pourraient choisir en meilleure connaissance de cause s’ils disposaient d’informations supplémentaires sur leur consommation d’énergie.
Nelly Kroes, vice-présidente de la Commission, est, à l’instar de beaucoup d’experts, convaincue de l’utilité de l’utilité d’un tel affichage disponible à tout moment :
Il est plus facile de faire le bon choix quand on dispose d’informations de qualité. Le projet DEHEMS prouve que des technologies très simples peuvent se révéler très utiles pour aider l’Europe à réduire sa consommation d’énergie.
Un affichage d’autant plus pratique que les données peuvent être consultables sur un écran de télévision, d’ordinateur, ou même sur un téléphone portable ou une application de réseaux sociaux. De nombreux systèmes de même fonction que Dehems, qui n’est pas une marque, devraient apparaître dans les années à venir : nous avons déjà évoqué dans ces pages l’Alliance TBH, une initiative d’EcoCO2, avec l’appui de Logica Business Consulting et IPSOS. Deux produits existent déjà sur le marché : il s’agit de «The Energyhive» (www.energyhive.co.uk), un réseau qui permet à ses membres d’avoir une image en temps réel de leur consommation d’énergie domestique 24 h/24 sur navigateur internet, et «Greenica», (www.greenica.net), qui propose des produits conçus pour les particuliers, les écoles et les petites entreprises.
Les enseignements du projet Dehems serviront d’appui pour les actions futures, d’autant que les bons résultats obtenus vont être confirmés par d’autres expérimentations dans le monde, en Australie par exemple, avec Smart Grids Australia qui prévoit un déploiement de son système sur 50 000 foyers, ou encore avec une initiative concernant le chauffage urbain dans un quartier de Londres, et, toujours au Royaume-Uni, l’association de logement social Family Housing de Birmingham qui compte adopter une technologie de type Dehems. En France les pouvoirs publics semblent avoir décidé qu’un simple suivi des consommations, en différé, sur Internet accompagnerait le « compteur intelligent » Linky, pour aider les usagers à réduire leur consommation : l’Europe n’est pas de cet avis et le prouve.
Source : Europe