La Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a confirmé mi-juillet la baisse des tarifs réglementés de l’électricité, de 0,5 % pour les particuliers et de 1,5 % pour les professionnels. Ce n’est pas pour autant que le consommateur va voir baisser sa facture d’électricité, bien au contraire, car EDF va lui réclamer de l’argent à titre rétroactif.
La CRE fixe les tarifs publics d’électricité (ou tarifs réglementés) à partir de la méthode dite de l’empilement des coûts, mise en application pour la première fois en 2014. Elle reflète les coûts supportés par un fournisseur alternatif pour approvisionner ses clients, lui permettant de proposer des offres de marché plus compétitives. L’empilement se compose du coût de l’énergie, du coût d’acheminement de l’électricité (transport et distribution) et du coût de commercialisation qui inclut « une rémunération normale, destinée à couvrir les risques du fournisseur, et fixée par la CRE à 3 %. » Cette baisse – la première depuis 10 ans – s’explique par la répercussion de la baisse des prix de marché de l’électricité, observée depuis plusieurs mois.
Toutefois, « la CRE a par ailleurs décidé de rattraper en partie l’insuffisance des tarifs au titre de l’année 2012. » Ceci s’ajoute à une décision du Conseil d’Etat, saisi par les fournisseurs alternatifs qui avaient attaqué la hausse de 2,5 %, au lieu de 5 %, du tarif bleu d’EDF intervenue depuis le 1er novembre 2014, pour les périodes du 1er août 2014 au 31 juillet 2015, Au total c’est un surcoût à payer de 2,5 % pour ces 17 mois sur les factures des clients aux tarifs réglementés et de ceux indexés sur le tarif réglementé des autres fournisseurs. Or, sur les 36,4 millions d’abonnés à l’électricité, 31, 6 millions y sont restés et un certain nombre des autres ont choisi une offre indexée…
Cette baisse de 0,5 % ne représente pas grand chose, comparée au 27 % de hausse du tarif bleu depuis 2011, et elle ne peut être que temporaire car elle ne prend pas en compte les coûts d’investissements planifiés d’EDF sur ses centrales nucléaires. D’autre part, « cette évolution du tarif réglementé due aux prix de gros baissiers présente un avantage. Elle met en lumière les très belles marges que les fournisseurs alternatifs d’électricité réalisent sur leurs offres tarifaires grand public. Ils ont en effet totalement cessé de s’approvisionner auprès d’EDF au tarif Arenh de 42 € le MWh pour se fournir sur le marché de gros européen à des prix très inférieurs, sans pour autant avoir répercuté cette diminution de leurs coûts sur le prix de leurs offres commerciales » note l’association de consommateurs Que Choisir.
Sources : CRE, Que Choisir