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Pression qui s’exerce sur les prix ou obsolescence programmée ?

pression qui s'exerce sr les prix ou obsolescence programméeQuel que soit l’appareil que l’on achète aujourd’hui, on n’est jamais bien sûr qu’il survivra longtemps à la durée de sa garantie. En général, on attribue ce phénomène à l’obsolescence programmée. Mais une étude de l’Empa, le Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (en allemand Eidgenössische Materialprüfungs- und Forschungsanstalt), explique que ce décès prématuré peut être aussi dû à la pression continue qui s’exerce sur les prix.

Appareils réparables ou remplaçables

Dans les années 1950, quand on achetait un équipement électrique comme une radio, on y mettait le prix. Mais le réparer était aisé : les composants se trouvaient facilement sur le marché. Ce n’est plus le cas aujourd’hui : les circuits intégrés dédiés sont fabriqués pour un produit spécifique, et se révèlent introuvables au bout de quelques années. On ne répare donc plus l’appareil, on l’élimine.

Pour les téléphones portables, le simple remplacement d’une batterie pose problème : on ne peut plus ouvrir l’appareil. Selon Peter Jacob qui dirige à l’Empa le Centre Electronique et fiabilité, ce n’est toutefois pas une mauvaise chose. « Au contraire des anciennes batteries, les batteries lithium-ion peuvent prendre feu et provoquer de graves brûlures lorsqu’on ne les manipule pas correctement. Elles doivent aussi être recyclées dans les règles. Les boutiques de réparation se chargent des deux opérations » précise-t-il.

La pression qui s’exerce sur les prix responsable d’une durée moindre

Mais pourquoi la durée de vie de ces appareils est-elle si réduite ? Selon l’étude, cela tient plus à la concurrence et à l’énorme pression qui s’exerce sur les prix de son fait, ainsi qu’aux longues chaînes de livraison. La production de masse oblige à une sévère surveillance des coûts internes. Et les spécifications des composants sont poussées à l’extrême : « Aujourd’hui, un simple condensateur est souvent soumis à sa charge limite, alors que l’ingénieur aurait préféré lui laisser une marge de sécurité ». Et l’électronique bas de gamme (jouet par exemple) n’est pas la seule touchée : l’électronique professionnelle aussi.

Et cette pression qui s’exerce sur les prix de manière constante se propage dans toutes les chaînes de livraison. Avec des enjeux financiers importants, identifier la cause d’une défaillance n’est pas simple et des petits fournisseurs peuvent être menacés de disparition. L’équipe de l’Empa s’attache à trouver l’origine des problèmes. Parfois il s’agit d’une erreur de conception, mais il peut aussi s’agir de matériels mal adaptés à des conditions d’utilisation particulières. Les défaillances peuvent ainsi venir d’endroits très inattendus.

Mais l’obsolescence programmée existe aussi

Le consommateur a aussi sa part de responsabilité : son soif de nouveauté réduit le cycle de vie des appareils. Et il existe aussi des cas d’obsolescence programmée pour contraindre les clients à acheter de nouveaux produits. Et elle n’est pas récente. Les chercheurs donnent ainsi un exemple de 1920, pour réduire la durée de vie des ampoules électriques. Aujourd’hui, l’obsolescence programmée peut passer par des logiciels : c’est la cas de cartouches d’imprimante, de smartphones aussi (Apple et Samsung condamnés en 2018). Et la constante mise à jour des logiciels soumet le matériel à de nouvelles exigences, autre facteur qui pèse lourdement sur la perte de valeur des équipements.

Et cela ne va pas s’arranger avec l’internet des objets. Cela passe aussi par la mise à jour de logiciels. L’Empa donne l’exemple de caméras pour microscope fonctionnant parfaitement, mais qui ont dû être remplacées après une mise à jour de Windows. Ainsi, conclut l’Empa, « L’internet des choses risque de nous mettre dans la situation où il sera nécessaire de remplacer un réfrigérateur qui refroidit parfaitement mais dont l’électronique est prise de court par les nouveaux logiciels ».

Source : Empa

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