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Production d’électricité : la France des régions

reseau electriqueLe Commissariat Général au Développement Durable vient de publier une étude sur la production d’électricité en région et son évolution sur les années 2005-2009. La consommation d’électricité en France a augmenté de 13 % depuis 10 ans, et de 4,5 % depuis 5 ans. Mais la production n’est pas également répartie sur le territoire, ni en ce qui concerne le nucléaire (75 % de la production électrique), ni en ce qui concerne les énergies renouvelables :

La production d’électricité est concentrée dans quelques zones du territoire du fait de facteurs essentiellement géographiques. En raison notamment de la production hydraulique, quelques régions produisent aussi une grande part de l’électricité renouvelable. Rapportée à l’échelle territoriale, la production est sans lien avec la consommation locale. Certaines régions enregistrent de forts excédents et d’autres des déficits importants, pour une production globale couvrant en moyenne 114 % des besoins nationaux.

La production d’électricité est en effet particulièrement concentrée dans 5 régions, qui produisent à elles-seules les deux tiers de la consommation nationale. Ce sont la Région Rhône-Alpes (20 % de la production nationale), le Centre, la Haute-Normandie, le Nord-Pas de Calais et la Lorraine. Les centrales nucléaires assurent 75 % de la production française d’électricité.  Or, elles ont besoin d’eau de refroidissement et sont donc construites le long des fleuves (Rhône, Loire, Seine, à proximité de la Moselle) et au bord de la mer. Ces cinq régions concentrent ainsi 70 % de la production nucléaire. Elles abritent aussi une part importante des centrales thermiques à combustible fossile (sauf le Centre).

La production hydroélectrique (deuxième parc d’Europe, après la Norvège) demande aussi des conditions géographiques particulières et provient à 83 % de quatre régions : Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Alsace. Avec un potentiel exploitable déjà fortement mobilisé, les perspectives de croissance sont modérées.

Eolien et photovoltaïque proviennent aussi majoritairement de cinq ou six régions, qui représentent 63 % et 65 % de leur filière respective. La biomasse, plutôt utilisée pour la production de chaleur, peut aussi servir à produire de l’électricité. Cette filière représente l’équivalent de la moitié de la production éolienne, mais 20 fois plus que le photovoltaïque, et se concentre aux trois quarts dans 8 régions.

Cette inégale répartition engendre un décalage entre production et consommation. Onze régions produisent plus qu’elles ne consomment ; les autres dépourvues de centrales nucléaires ou de grands barrages sont en déficit. L’électricité de source renouvelable représente donc une opportunité de développement pour de nombreuses régions. Entre 2005 et 2009, la production (hors hydraulique) a pratiquement triplé, et son développement récent atténue légèrement l’écart entre les régions. Cette électricité provient à 66 % de l’éolien, 32 % de la biomasse, 2 % du photovoltaïque, avec trois régions supérieures à 1 TWh produit : la Picardie, le Centre, le Languedoc-Roussillon. Mais la forte montée de ces nouvelles énergies (l’éolien notamment) commence à modifier le mix énergétique de certaines régions (Bretagne, Lorraine, Centre et Picardie. Par contre, d’autres restent à l’écart de ce développement (Alsace, Corse et Limousin).

Deux filières électriques, l’éolien et le photovoltaïque, connaissent une dynamique particulière depuis 2005 grâce aux incitations mises en place par les pouvoirs publics. Bien qu’en forte augmentation, leur poids est encore faible. Avec 9,7 TWh en 2010 (soit 11 % de la production d’électricité renouvelable), la production éolienne française a couvert 1,8 % de la consommation totale d’électricité et la production photovoltaïque n’en a représenté que 0,1 %.

Le parc solaire a pourtant connu un développement exponentiel depuis 5 ans. Sept régions principales, les plus ensoleillées, couvrent 60 % des capacités installées, mais la répartition géographique du photovoltaïque apparaît relativement plus équilibrée que celle de l’éolien, car toutes les régions s’y intéressent. En ce qui concerne l’éolien par contre, la disparité géographique est particulièrement marquée : 5 régions (Champagne-Ardenne, Picardie, Bretagne, Centre et Lorraine) concentrent 57 % des capacités raccordées, alors que les 9 dernières régions de la liste  totalisent à peine 4 %. Dans ces 5 dernières années, 4 régions ont installé plus de 500 MW, 5 entre 250 MW et 500 MW, et 5 n’ont enregistré aucune nouvelle installation.

Mais un changement apparaît aussi dans la politique de l’énergie. Les grands équipements relèvent d’une politique nationale bien sûr, mais les collectivités locales ont pris des initiatives dans deux domaines : le développement des énergies renouvelables relèvent plus d’une décision d’implantation d’installations prise au niveau local, en fonction de la ressource et des conditions d’insertion ; la maîtrise de l’énergie, prise en compte dans les politiques d’urbanisme et de transport. En effet, une politique locale de sensibilisation peut s’avérer beaucoup plus pertinente, si elle s’adapte aux spécificités locales.

Source : Commissariat Général au Développement Durable, Figaro (image)

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