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Productivité du travail extérieur et réchauffement climatique ne vont pas de pair

Réchauffement et perte de productivitéBien des conséquences du réchauffement climatique deviennent habituelles : sécheresse, événements météorologiques extrêmes, élévation du niveau de la mer, etc. Mais selon une étude publiée par des chercheurs de l’Université Concordia (Montréal, Canada), il nuirait de plus à la productivité du travail à l’extérieur. Et plus les émissions de CO2 augmentent, plus la planète se réchauffe et plus ce travail devient dangereux et moins productif.

Perte de productivité et donc perte financière

L’équipe dirigée par Yann Chavaillaz s’intéresse donc principalement à la perte de productivité que pourraient entraîner des températures plus élevées. Ils fondent leurs calculs sur les directives utilisées en matière de temps de repos par heure de travail et d’exposition à la chaleur. Mais ils précisent qu’elles sont peu respectées.

Ils établissent ainsi que chaque billion de tonnes de CO2 émises (40 milliards de tonnes métriques de dioxyde de carbone émises dans l’atmosphère l’an dernier) ferait perdre 0,5% du PIB mondial. Actuellement, les pertes financières atteindraient déjà un chiffre de l’ordre de 2 % du PIB mondial. Selon les chercheurs les secteurs les plus vulnérables à l’exposition à la chaleur et donc à une baisse de productivité, sont l’agriculture, l’exploitation des mines et carrières, la fabrication et la construction.

Les pays à faible revenu plus vulnérables

Or ces secteur représentent 73 % de la production des pays à faible revenu : « Les seuils d’exposition à la chaleur causant une perte de productivité du travail risquent d’être atteints plus tôt et à plus grande échelle dans les pays en développement des régions plus chaudes du globe », souligne Damon Matthews, l’un des auteurs de l’étude. « Ces pays sont également plus vulnérables parce qu’une plus grande fraction de leur main-d’œuvre travaille dans ces secteurs et qu’ils sont moins aptes à opérer les changements d’infrastructure nécessaires au vu des changements climatiques ».

Il s’agit principalement des pays des régions tropicales, l’Asie du Sud-Est, Afrique Centrale et du Nord et le Nord de l’Amérique Latine. Ainsi, précise le rapport, « La perte de productivité du travail calculée pour les pays à revenu faible et moyen inférieur est environ neuf fois plus importante que pour les pays à revenu élevé ».

Des conséquences quantifiables pour chaque tonne de CO2 émise

Les chercheurs élaborent des simulations de 8 différents modèles de systèmes terrestres. Les recherches prédisent donc les conséquences futures en fonction directe des émissions de CO2. « Le lien entre émissions et répercussions est assez linéaire ; nous pouvons donc dire qu’une telle quantité additionnelle d’émissions de CO2 provoquera un tel accroissement de l’impact. Les répercussions sont assez proportionnelles à la totalité des émissions que nous produisons. »

Ils établissent ainsi un lien entre les émissions de CO2 et la perte de productivité du travail extérieur en raison de l’exposition à la chaleur. Ils estiment que leurs travaux peuvent aider à adopter des mesures d’atténuation et contribuent à faire changer les mentalités sur les conséquences du réchauffement climatique. « Nous pouvons voir que chaque tonne supplémentaire d’émissions de CO2 produites aura un impact additionnel, et nous pouvons quantifier cet accroissement. Cette étude peut donc aider à établir quels pays subissent une part quantifiable des dommages financiers attribuables aux émissions de CO2 que nous produisons », conclut-il.

Source :  Université de Concordia

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