La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mené une enquête sur les produits d’origine végétale destinés aux végétariens, végétaliens et végans. Si le nombre de produits répondant à ces régimes augmente rapidement, leurs prix sont également élevés et une ambiguïté s’installe sur les termes utilisés.
Une enquête sans vocation répressive
Les consommateurs se tournent de plus en plus vers des produit d’origine végétale plutôt qu’animale. De nouvelles gammes apparaissent et revendiquent le caractère végétal de leur composition. L’enquête menée par la DGCCRF visait à vérifier s’ils respectent les règles d’étiquetage, de présentation des denrées, de composition et de caractéristiques nutritionnelles.
Bien que sans vocation répressive, elle a tout de même donné lieu à 2 procès-verbaux, 18 injonctions et 66 avertissements dans les 374 établissements visités, ainsi que chez des producteurs locaux. Cependant, la DGCCRF appelle essentiellement à une suite pédagogique.
L’ambiguïté des appellations des produits d’origine végétale
Bien qu’ils affichent et revendiquent une composition végétale, ces produits végétaux cultivent souvent l’ambiguïté avec ceux d’origine animale. Ils utilisent en effet des dénominations ou des allégations empruntées au registre de la cuisine traditionnelle. Ils font ainsi référence à des produits :
- Laitiers : « fromage végan », « lait de chanvre »,
- Carnés : « filet végétal façon canard » (?), « bacon végétal », « jambon roulé aux herbes »,
- De la mer : « bâtonnets de poissons panés », « filet de saumon végétal », etc.
Il en va de même pour le miel ou le chocolat au lait. Or certaines de ces appellations sont définies réglementairement. C’est le cas des produits laitiers (yaourt, fromage, beurre, crème…). Pour le lait aussi, à l’exception du lait d’amande et du lait de coco, ainsi que pour le chocolat au lait et le miel. En revanche, les dénominations liées à la viande et au poisson ne sont pas protégées.
Des prix élevés
Quant aux prix, ils peuvent se révéler de 2 à 4 fois plus élevés pour ces produits d’origine végétale. que pour leurs équivalents d’origine animale. La DGCCRF avance plusieurs raisons. Certains produits végétaux comportent des ingrédients onéreux : noix de cajou, amandes par exemple. Certains produits végan revendiquent également un appellation « bio ».
Mais « La marge brute des professionnels sur les produits végans semble sur la base de ces constatations plus importante que pour des produits « traditionnels », constate la DGCCRF. Pour approcher le goût et la texture des produits traditionnels, ils sont très transformés et il a fallu financer les recherches de leur mise au point.
Ainsi, conclut la Répression des Fraudes, « L’enquête de la DGCCRF révèle que le marché de ces produits nouveaux est très hétérogène et que les dénominations de vente utilisées pour qualifier les nouveaux produits développés sont conçus pour les rapprocher de leur équivalent traditionnel d’origine animale, ne serait-ce qu’en qualifiant leur mode de préparation pour orienter le consommateur sur le moment de consommation (par exemple « râpé »). Certaines dénominations font directement référence à des produits laitiers, viandes, poissons ou produits de charcuterie, ce qui contrevient aux usages, voire à la réglementation, et peut induire en erreur le consommateur. L’autre point important relevé concerne le prix de ces produits, plus élevé que leur équivalent d’origine animale ».
Source : DGCCRF