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Produits phytosanitaires : de mauvais résultats pour le plan Ecophyto

Produits phytosanitaires : le plan Ecohyto2+

Ecophyto pour réduire les pesticidesLe premier plan Ecophyto, visant à réduire la dépendance aux produits phytosanitaires et à accroître la protection des populations, a vu le jour en 2008. Nous en sommes maintenant au plan Ecophyto 2+. Le comité d’orientation et de suivi (COS) du plan national de réduction des produits phytosanitaires s’est réuni début janvier pour en communiquer les résultats et a rendu publics des chiffres peu encourageants.

Des ventes de produits phytosanitaires en hausse

Si 2017 avait été marquée par « une légère baisse » des quantités vendues de produits phytopharmaceutiques, le COS a constaté pour l’année suivante « une augmentation globale forte ». En effet, les ventes des pesticides agricoles ont connu une hausse de 22 % en 2018. Autrement dit, nous sommes loin de l’objectif fixé : une réduction de 20 % en 2020 par rapport à 2009 et de 50 % en 2025.Produits phytosanitaires : le plan Ecohyto2+

En 2018, l’indicateur de référence des plans Ecophyto (le « nodu » : nombre de doses unités de pesticides utilisés) a même bondi de 24 %. Le COS relativise en expliquant que « Cette évolution paraît liée à une anticipation des achats en fin d’année 2018, en prévision de l’augmentation de la redevance pour pollution diffuse qui taxe les substances les plus préoccupantes au 1er janvier 2019 ».

Mais des substances nocives en diminution

Cependant, selon l’UFC Que Choisir, « Cette explosion de leur usage [des produits phytosanitaires] fait suite à une hausse plus modérée, mais quasi continue, depuis l’entrée en vigueur du premier plan Ecophyto ». Le ministère met plutôt l’accent sur les quantités de substances nocives en diminution : « le nombre et les quantités de substances les plus préoccupantes diminuent d’année en année ; la quantité de produits de biocontrôle augmente, tout comme l’engagement des agriculteurs dans des démarches reconnues économes en produits phytosanitaires (…) ».

Le ministère insiste également sur les progrès réalisés : les indicateurs de suivi de l’utilisation des produits phytosanitaires publiés chaque premier semestre de l’année, l’installation d’un comité scientifique et technique auprès du COS pour proposer des évolutions pour renforcer la politique de réduction des produits phytosanitaires.

« Un échec indéniable » selon Que Choisir

Il rappelle également que la protection des riverains a été renforcée, avec des dispositions prises par décret en décembre dernier « qui prévoient des chartes pour encadrer l’usage des produits à proximité des habitations et imposent des distances de sécurité minimales à respecter ». D’autre part, le plan de sortie du glyphosate d’ici fin 2020 est confirmé, « pour les usages pour lesquels des alternatives non chimiques existent, sans laisser les agriculteurs dans une impasse technique ou économique ». Enfin, selon le ministère, pour sortir du glyphosate, 400 millions d’euros sont mobilisés chaque année, dont 200 (et 250 en 2020) dédiés à la conversion en agriculture biologique.

Cependant, pour l’association de consommateurs, ces progrès sont « incontestables mais ne sauraient masquer l’échec indéniable dans le domaine agricole » car « Les 200 millions d’euros accordés chaque année à la conversion en agriculture biologique ne sont par exemple qu’une goutte d’eau face aux 9 milliards d’euros versés chaque année au titre de la PAC (politique agricole commune), très majoritairement aux agriculteurs accros aux pesticides. Sans changement radical imposé à l’agriculture intensive et productiviste, l’utilisation massive de pesticides ne peut que perdurer, plans Ecophyto ou pas. »

Sources : Ministère des Solidarités et de la Santé, UFC Que Choisir

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