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Projet Aphekom : les effets sanitaires et économiques de la pollution

Pollution sur ParisLe projet Aphekom, cofinancé par le programme européen d’action communautaire dans le domaine de la santé publique et des organismes locaux et nationaux, et coordonné par InVS (Institut de Veille Sanitaire), vient de présenter le rapport d’une étude sur la pollution urbaine, réalisée dans 12 pays européens, 25 grandes villes (dont Paris, Bordeaux, Lille, Strasbourg et Toulouse pour la France), pendant 3 ans et qui concernait 39 millions d’habitants.

Le premier point du rapport concerne l’impact de la pollution sur l’espérance de vie et les dépenses de santé. Il montre que l’espérance de vie des plus de 30 ans pourrait augmenter jusqu’à 22 mois si les taux de particules fines étaient ramenés au seuil de 10 microgrammes par mètre-cube, valeur d’ailleurs préconisée par l’OMS. Il en découlerait un bénéfice d’environ 31,5 milliards d’euros grâce à la diminution des dépenses de santé, de l’absentéisme, et des coûts associés à la perte de bien-être, de qualité et d’espérance de vie.

De plus, habiter à proximité du trafic routier augmente sensiblement la morbidité attribuable à la pollution atmosphérique. En effet, dans 10 villes européennes, l’étude estime que la pollution serait responsable d’environ 15 % des asthmes de l’enfant, et dans des proportions similaires de pathologies chroniques respiratoires et cardiovasculaires chez les personnes âgées de plus de 65 ans, habitant près de grandes voies de circulation (plus de 10 000 véhicules par jour).

Le rapport souligne d’autre part l’impact positif de la législation européenne déjà mise en place :

Il apparaît que la législation européenne visant à réduire les niveaux de soufre dans les carburants s’est traduite par une diminution marquée et pérenne des niveaux de dioxyde de soufre (SO2) dans l’air ambiant. Cette mesure a permis de prévenir près de 2 200 décès prématurés, dont le coût est estimé à 192 millions d’euros dans les 20 villes étudiées.

L’Union Européenne prépare une révision de la réglementation actuelle pour 2013 et l’ensemble des résultats du projet marque bien tout l’intérêt que revêtent des règles efficaces :

L’ensemble de ces résultats souligne que la promulgation et la mise en œuvre de réglementations efficaces dans le domaine de la pollution atmosphérique se concrétisent par des bénéfices sanitaires et monétaires importants. Ils montrent du même coup l’intérêt qu’il y aurait à réguler les niveaux de pollution atmosphérique à proximité du trafic routier.

Enfin, Aphekom rappelle son objectif : « informer pour agir ». Il met ainsi ces résultats à la disposition des décideurs afin de les aider, tant au niveau local que national ou européen, à prendre des mesures, et à la disposition des personnels de santé pour les aider dans leur action de prévention auprès des personnes vulnérables.

Effectivement, les pistes d’actions sont légions pour diminuer la pollution dans les villes : les péages urbains, la circulation alternée, le développement des transports en commun plus propres, les nouvelles infrastructures pour des véhicules électriques, les systèmes de location de vélos en libre-service, voire le covoiturage, sont autant de mesures que les villes prennent peu à peu pour une atmosphère plus saine.

Sources : InVS, Actualités-news environnement, Les Echos (image)

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2 réponses sur “Projet Aphekom : les effets sanitaires et économiques de la pollution”

  1. Ces chiffres sont impressionnants, gagner presque 2 ans de vie rien qu’en réduisant la pollution! Cela montre bien les dégâts provoqués sur la santé à long terme. Il est vraiment impératif de faire changer les choses, pour le bien être de tous mais aussi pour que l’état fasse des économies!

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