Pour lutter contre la pollution plastique des mers et océans, l’université Bretagne Sud pilote le projet Indigo, qui vise à créer des engins de pêche biodégradables pour remplacer les filets de pêche actuels. Son objectif est de réduire de 3 % les déchets plastiques. Le projet Indigo, collaboration entre la France et l’Angleterre, a été lancé le 12 février.
27 % des déchets plastiques marins
Selon une étude parue dans Science en 2015, entre 5 et 13 millions de tonnes de matières plastiques aboutissent dans les océans chaque année. Les engins de pêche en plastique (filets, casiers…) représentent 27% de ces déchets marins. Ainsi, 26 000 km d’engins sont perdus chaque année dans la zone France Manche Angleterre). Leur durée de vie est estimée à plusieurs centaines d’années.
Ainsi les filets de pêche sont à l’origine de ce qu’on appelle la pêche fantôme. En effet, en dérivant alors qu’ils ont été abandonnés, ils continuent de capturer et d’emprisonner des poissons pendant plusieurs années. Ils ont donc un impact particulièrement néfaste sur les animaux marins et affecte la biodiversité marine.
La mise au point de filets biodégradables
Le Projet d’innovation Indigo (pour INnovative fIshing Gear for Ocean) a été sélectionné en octobre dernier par le programme européen Interreg France (Manche) Angleterre (FMA). Il va s’attacher à développer des matériaux biodégradables, à la fois résistants et à durées de vie contrôlées, pour la pêche et l’aquaculture. « Le développement de plastiques biodégradables apparait également comme une alternative réaliste pour la directive européenne afin de réduire la pollution des océans sur le long terme », précise le communiqué. Les professionnels sont intégrés dès le départ dans le projet pour que les caractéristiques du produit correspondent à leurs besoins.
Indigo s’attachera également à améliorer la prévention et la gestion des pollutions générées par les engins, en identifiant les filières de recyclage existantes et en développant une application pour localiser les engins déjà perdus. Le projet couvrira la filière de production de l’engin de pêche de la formulation, la fabrication du filament, au développement du filet prototype.
Un partenariat public/privé pour le projet Indigo
Il s’agit d’un partenariat public/privé qui réunit six institutions de recherche (Universités de Bretagne Sud, Plymouth et Portsmouth, IFREMER, CEFAS et SMEL) et quatre partenaires privés (NaturePlast, Filt, IRMA et Marine South East), de part et d’autre de la Manche. Ils ont pour objectif commun de créer de nouveaux filets biodégradables, de favoriser leur adoption par les professionnels et d’améliorer la prévention et la gestion des pollutions générées par les engins.
L’UBS en est le chef de file via son plateau technique ComposiTIC, spécialisé dans la conception de matériau innovant. Le projet Indigo a obtenu fin 2019, un financement du fonds européen de développement régional FEDER à hauteur de 2,9 millions d’euros, pour un budget total de 4,2 millions d’euros. Il s’étendra jusqu’à juin 2023.
Sources : Université Bretagne Sud, ComposiTIC