Le protocole de Kyoto, signé en 1997, mais entré en vigueur seulement en 2005, une fois toutes les conditions remplies, a-t-il encore un avenir ? Peut-on espérer le voir prolongé au-delà de 2012, date-butoir ? Le pessimisme règne en la matière. Les négociations techniques menées récemment à Bonn laissent mal augurer de la 17ème conférence des Nations Unies sur le changement climatique, qui aura lieu à Durban (Afrique du Sud) en décembre prochain.
Kyoto est le seul traité contraignant pour les pays développés en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Mais si l’Union Européenne est plutôt favorable à un engagement dans ce sens sur une nouvelle période, après 2012, il n’en va pas de même pour d’autres pays. Ainsi le Japon, le Canada et la Russie ont déjà fait connaître leur décision de ne pas signer pour une prolongation si les Etats-Unis (qui n’avaient pas ratifié le protocole) et la Chine (qui en était exonéré en tant que pays émergent), les deux plus gros émetteurs de CO2 ne s’engageaient pas dans ce processus contraignant.
Les experts s’entendent à estimer ces discussions comme un point crucial de la conférence de Durban, mais voient mal, comment à un an seulement de l’échéance, les 192 pays de l’Organisation des Nations Unies pourraient s’entendre sur un accord les englobant tous. Sans compter que mettre en œuvre un tel accord demanderait du temps, ce qui laisserait quelques années vacantes entre la fin du protocole actuel et le début d’un nouvel engagement.
Même le négociateur de l’Union Européenne, Artur Runge-Metzge, a jugé bon de préciser à Bonn que l’Europe ne s’engagerait pas facilement et sans condition sur une prolongation. Selon lui, cependant, une option possible serait « un engagement politique, avec une certaine force », qui ne demanderait pas une ratification officielle par tous les états et qui éviterait de mener la conférence de Durban à un échec. En tout état de cause, la réunion de Bonn n’a pas permis d’avancée significative en la matière.