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Quel sera l’impact des véhicules électriques sur le réseau ?

Véhicules électriquesSelectra vient de réaliser une étude prospective sur l’impact du développement des voitures électriques sur le réseau et l’écologie en France. Si en 2040, comme cela est actuellement prévu, les véhicules roulant à l’essence ou diesel ne sont plus commercialisés, et que l’électricité domine le parc automobile, le réseau électrique pourra-t-il répondre à la demande ? L’étude conclut que c’est possible, à condition toutefois que tout le monde ne recharge pas sa voiture en même temps.

Un bel avenir pour les voitures électriques ?

Le Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, Nicolas Hulot, a annoncé lors du lancement du Plan Climat en juillet dernier “la fin de la vente des voitures à essence et diesel d’ici à 2040” à l’instar d’ailleurs d’autres pays d’Europe.

Selon l’Union Française de l’Electricité (UFE), cette déclaration semble plus concerner l’électricité que le gaz ou l’hydrogène – destiné plutôt aux poids lourds pour le premier et trop cher encore à produire pour le second. Et tous les constructeurs automobiles mondiaux vont dans ce sens : ils vont commercialiser des dizaines de nouveaux modèles d’ici les prochaines années.

Une consommation de 28 TWh en 2040

Selon les calculs de l’étude de Selectra, une voiture électrique consommerait en moyenne 1 800 KWh annuels en 2040 : cette consommation varie en fonction de l’usage et de la vitesse. Mais il faut aussi évaluer le nombre de véhicules en circulation à cet horizon.

L’étude chiffre le parc automobile électrique à 15,6 millions de véhicules, tout en reconnaissant qu’il s’agit là “de la plus grande inconnue de [leur] équation.” Si l’on multiplie ces deux chiffres, on obtient une consommation annuelle d’électricité  de 28 TWh (pour une consommation générale estimée à 480 TWh en 2035 par RTE) – “entre la consommation électrique d’une région comme la Normandie et PACA” selon l’étude.

Consommation véhicules électriques

Et le réseau électrique ?

Mais le réseau peut-il résister à une telle augmentation de la consommation ? Selon les scénarios élaborés par RTE, une consommation de 28 à 34 TWh pour les véhicules électriques représenterait, pour le chiffre le plus fort, 7 % de la consommation d’électricité.

Le réseau serait donc compatible, même avec une part plus importante de véhicules électriques, la consommation globale restant par ailleurs stable, voire inférieure à celle d’aujourd’hui – en 2040 la France devrait effectivement consommer moins d’énergie en raison d’une plus grande sobriété des équipements et d’une efficacité énergétique renforcée.

Un point “épineux” : la recharge

Si l’on considère, comme RTE dans ses scénarios, que la quantité d’électricité sera suffisante, elle ne sera peut-être pas disponible quand et où on peut le souhaiter, en raison de la grande part d’énergies renouvelables donc intermittentes. En effet, les pics de consommation hivernaux (entre 19 h et 21 h) mettent déjà le système électrique à rude épreuve.

Le problème sera encore plus “épineux” si 15 millions de véhicules sont mis en charge au même moment, le soir en rentrant ou avant des départs massifs en vacances. Or les recharges rapides représentent une puissance appelée importante et, si elles sont généralisées, le réseau basse tension ne pourra pas le supporter, selon les experts.

Puissance appelée

Les solutions

Pour ne pas déstabiliser le réseau, “il faudra sans doute se contenter de “faire le plein” plus lentement et que les recharges soient réparties dans le temps” estime l’étude. On peut imaginer des tarifs avantageux proposés par les fournisseurs dans des heures creuses pour éviter le pic de la soirée, selon Enedis.

Et ces nouvelles heures creuses pourraient ne pas être à heures fixes, en raison de l’intermittence des énergies renouvelables. Enedis estime que les compteurs communicants sont capables de communiquer ce genre d’information à la borne de recharge qui se déclenchera alors.

Selon les experts, le réseau actuel supporterait la puissance appelée par 10 millions de voitures électriques, moyennant quelques adaptations. A 15 millions de véhicules, il faut le renforcer (remplacement de transformateurs…). Mais ces travaux, non négligeables, peuvent s’étaler dans le temps et les solutions se mettre en place d’ici 2040.

Source : Selectra

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