Outre ses prévisions pour l’hiver prochain, RTE (Réseau de Transport d’Electricité) publie son diagnostic sur la sécurité d’approvisionnement en électricité de la France d’ici 2025. L’opérateur identifie une dynamique en trois périodes, passant d’un système ajusté au plus près des besoins, à une sécurité d’approvisionnement sous vigilance avant d’arriver à une période plus favorable.
2019-2022 : un système électrique ajusté au plus près des besoins
Pendant la période 2019-2022, près de 5 GW de production doivent fermer. Cela correspond à l’arrêt des deux réacteurs de Fessenheim (1,8 GW) et des centrales à charbon (3 GW). Or la mise en service de l’EPR de Flamanville (Manche) est encore repoussée. Parallèlement, le parc nucléaire s’engage dans programme de maintenance qui occasionnera des arrêts de longue durée.
Dans un premier temps, cependant, le niveau de sécurité d’approvisionnement peut être respecté, même avec les fermetures prévues. Mais il reste subordonné à la maîtrise du planning nucléaire actuel. Le système électrique sera donc ajusté au plus près des besoins et doit compter sur la mise en service d’une centrale CCG (à cycle combiné au gaz), le développement des énergies renouvelables (éolien) et la mise en service de deux interconnexions avec le Royaume-Uni et l’Italie.
2022-2023 : une sécurité d’approvisionnement sous vigilance
Cette période sera marquée par la fermeture des dernières centrales à charbon (2022). Le parc nucléaire connaîtra dans le même temps un programme de visites décennales chargé, entraînant une perte de disponibilité. Si L’EPR de Flamanville n’entre pas en fonction, le développement des énergies renouvelables ne suffira pas à compenser les fermetures.
D’autre part, l’arrêt définitif de production nucléaire en Allemagne et la fermeture de centrales à charbon dans de nombreux pays européens risquent de provoquer quelques tensions, et notamment dans l’Ouest de la France. Il faudra alors actionner différents leviers pour maintenir l’équilibre national : la maîtrise de la consommation (pour les périodes de pointe notamment), l’optimisation du placement et des arrêts des réacteurs nucléaires, le maintien en disponibilité ou la conversion biomasse de la centrale de Cordemais (charbon), tant que l’EPR ne fonctionne pas.
2023-2025 : une combinaison de facteurs plus favorable
Pendant cette troisième période, la combinaison de plusieurs facteurs se révèle plus favorable à la sécurité d’approvisionnement. Et notamment grâce à la mise en service de nouveaux moyens de production renouvelable : et notamment celle de plusieurs parcs d’éoliennes en mer. De plus, le programme de maintenance du parc nucléaire apparaît également plus favorable.
L’analyse de RTE montre que « même en considérant des trajectoires de montée en charge progressive, les énergies renouvelables devraient compter pour près de 30 % dans le mix de production d’électricité à l’horizon 2025, contre de l’ordre de 65 % pour le nucléaire et environ 5 % pour le thermique fossile ».
En raison d’un parc à 95 % décarboné, la réduction des gaz à effet de serre liés à la production d’électricité devrait se poursuivre et se stabiliser à un des niveaux les plus faibles d’Europe. Enfin, la France devrait continuer à exporter de l’électricité l’essentiel du temps, même en prenant en compte les programmes de développement des énergies renouvelables annoncés dans es pays voisins.
Source : RTE