Une enquête menée par le Commissariat général au développement durable en janvier 2017, Qui est prêt à payer davantage pour un produit vert ?, montre que la sensibilité des consommateurs à l’environnement est globalement élevée, mais diffère selon les personnes. Les achats déclarés de produits verts dépendent de cette sensibilité plus que des revenus et ces différents groupes se distinguent peu du point de vue sociodémographique (âge, situation familiale).
Construite autour de trois questions principales, « Comment percevez-vous l’état de l’environnement ?« , « Quel est votre avis sur les produits respectueux de l’environnement ? » et enfin « Pensez-vous que l’achat de produits de consommation courante par les ménages peut avoir […] un impact important sur l’environnement ?« , l’étude a permis aux analystes de dégager cinq profils, correspondant à cinq catégories de consommateurs différents : deux qui s’opposent totalement, les éco-engagés (24 % de la population) et au contraire les éco-sceptiques (14 %), mais la majorité des Français se retrouve dans une sensibilité intermédiaire qui comprend les éco-indécis, les éco-hypermétropes et les éco-spectateurs.
Les enquêtés se déclarent donc généralement préoccupés par l’état futur de l’environnement : ils le perçoivent comme « dramatique » pour une grosse moitié (54 %) ou « problématique » (37 %). Il n’y a guère qu’un dixième de la population qui le trouve peu ou pas problématique. Et pour 4 répondants sur 5, chacun a un rôle à jouer pour réduire l’impact environnemental de sa consommation, même s’ils pointent aussi les entreprises et les pouvoirs publics comme principaux acteurs du changement.
Les éco-engagés se montrent particulièrement préoccupés et impliqués et représentent un quart de la population. A 94 %, ils estiment l’état de la planète comme dramatique et sont persuadés d’avoir un rôle à jouer dans la réduction de l’impact environnemental de leur consommation. Ils pensent que les produits respectueux de l’environnement sont généralement meilleurs pour la santé et de meilleure qualité. Près de la moitié d’entre eux déclarent acheter toujours ou souvent des produits qui portent un label environnemental.
Pour les éco-sceptiques, au contraire, dubitatifs ou indifférents, le futur de la planète leur apparaît comme peu ou pas dramatique, et pour plus d’un quart (27 %), ils n’ont pas d’opinion. Les deux tiers d’entre eux estiment qu’ils n’ont pas de rôle à jouer sur l’environnement ou ne répondent pas. Ils ne sont d’ailleurs que 5 % à déclarer acheter des produits labellisés ou issus de l’agriculture biologique.
Les éco-spectateurs se montrent préoccupés mais perplexes quant à leur capacité d’action, ils représentent 15 % de la population. La quasi-totalité perçoit aussi l’état futur de la planète comme dramatique et pour les deux tiers d’entre eux, déjà l’état actuel. Mais les trois quarts ne pensent pas pouvoir agir sur cette situation, bien que la moitié déclare tenir toujours ou souvent compte de l’environnement dans leur consommation.
Il reste une petite moitié de la population qui se répartit entre éco-indécis, semi-soucieux et semi-impliqués, et éco-hypermétropes, plus inquiets pour la planète que pour leur environnement direct : cette dernière catégorie se montre effectivement peu sensible aux problèmes environnementaux locaux. Pour 95 %, l’état de l’environnement est « problématique », mais pour seulement 3 % « dramatique ». Pour plus de la moitié des éco-hypermétropes, ils tiennent toujours ou souvent compte de l’environnement dans leur consommation. Par contre, si les éco-indécis pensent plutôt avoir un rôle à jouer en tant que consommateurs, ils jugent les produits verts globalement équivalents aux autres produits et ne tiennent compte que de temps en temps de l’environnement dans leur consommation.
Quand on demande aux personnes interrogées ce qui les aiderait à acheter des produits respectueux de l’environnement, 58 % des éco-engagés évoquent des raisons non financières, mais des produits plu repérables ou un plus large choix, contre un tiers des éco-sceptiques et des éco-indécis : ces derniers achèteraient des produits verts seulement s’ils ne sont pas plus chers. Globalement, la sensibilité environnementale joue plus que le revenu : en effet, les éco-engagés sont prêts à payer 44 % plus cher pour un produit avec une note environnementale supérieure d’un degré (par exemple B plutôt que C), tandis que les éco-sceptiques consentent à dépenser seulement 5 % de plus. Les groupes intermédiaires ont des consentements à payer compris entre 15 % et 22 %. Les consommateurs les plus sensibles aux problèmes environnementaux se déclarent donc prêts à payer beaucoup plus que les consommateurs les moins sensibles pour acheter un produit vert.
Source : Ministère de l’Environnement
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