Selon le Réseau Action Climat (RAC), créer un million d’emplois climat d’ici 2020, c’est possible. Le réseau publie un rapport montrant que l’argent nécessaire pour une transition écologique juste socialement ne manque pas et appelle à débattre d’une proposition commune aux syndicats et associations sociales et environnementales, réunis dans une plateforme emplois climat, pour une meilleure articulation entre une politique climatique ambitieuse, la protection des salariés et la création de nouveaux emplois.
Pour proposer la création d’un million d’emplois climat, le rapport s’appuie sur différentes analyses afin d’estimer d’une part les emplois détruits en 2020 dans les secteurs impactés (moins de 448 000, d’après les calculs) basé sur la trajectoire du scénario négaWatt et d’autre part pour avoir une estimation des activités sectorielles qu’il faut stimuler pour arriver à la création nette d’un million d’emplois.
Le rapport cible les différents secteurs d’activités où ces créations d’emplois doivent intervenir : secteur du bâtiment et rénovation, énergies renouvelables, action sociale, réparation de biens domestiques et recyclage, fabrication industrielle dans les secteurs compatibles avec la transition, administrations, activités des organisations associatives, agriculture paysanne bio et intégrée, transports ferroviaire et en commun, matériel ferroviaire, recherche et développement, activités créatives et culturelles. Il met en face les emplois détruits dans les secteurs des énergies non renouvelables, la prolongation des centrales nucléaires, les produits pétroliers, les bâtiments neufs, les infrastructures routes, le transport aérien, le secteur automobile, le fret routier et l’agriculture traditionnelle.
« Nous proposons d’actionner plusieurs leviers comme la création de 100 000 postes dans la fonction publique et de 250 000 emplois aidés labellisés “transition écologique”, la mise en place d’une réflexion sur une réduction du temps de travail et la stimulation des investissements dans les secteurs privés » résume le RAC qui ajoute « Pour arriver à un million d’emplois nets en 2020, il faut créer 1,5 million de postes pour pouvoir prendre en charge les salariés qui perdront leur travail à cause de la fragilisation de certains secteurs d’activités. »
Pour rendre cet objectif opérationnel, 7 mesures et orientations sont à prendre et à engager en 2017 :
- Créer 250 000 emplois aidés labellisés « transition écologique ».
- Créer 100 000 emplois « transition écologique » dans les services publics.
- Investir dans les secteurs privés de la transition écologique pour créer 650 000 emplois.
- Résoudre l’opposition entre protection du climat et perte d’emplois dans les secteurs fragilisés par une reconversion qui doit être anticipée et territorialisée avec une offre de formations adaptée.
- Assurer la qualité et la protection sociale des emplois de la transition écologique juste.
- Lancer une réflexion sur des changements structurels pour adapter les emplois au cadre de la transition écologique.
- Conditionner les dispositifs de soutien au secteur privé à la création d’emplois de qualité en particulier dans des secteurs de la transition écologique.
Le rapport montre de plus que cette transition écologique riche en emplois de bonne qualité peut être financée : « la longue liste des niches fiscales défavorables à la transition écologique et la perte de recettes due à la fraude et à l’évasion fiscale sont les gisements qu’il faut exploiter pour financer la transition en complément de la nécessaire reprise en main du crédit. »
L’urgence climatique est là, rappelle le RAC : « La question n’est plus s’il faut se lancer dans le chantier de la transition écologique mais comment et à quelle vitesse. »
Source : RAC