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Rallye Dakar : 40 000 tonnes de CO2 et des dégâts pour l’environnement

Le rallye Dakar (ex Paris-Dakar), exilé depuis quelques années en Amérique du Sud, s’est lancé il y a quelques jours du Pérou. Le délégué général de l’association Agir pour l’Environnement met l’accent sue les conséquences néfastes de cette course sur l’environnement des territoires traversés et sur les rejets de CO2 qu’elle génère, tandis que la direction de la course s’en défend, affirmant qu’elle fait, depuis 8 ans, de la compensation carbone.

« Le rallye Dakar provoque directement et indirectement des dégâts qui sont de plusieurs ordres. Le Dakar va émettre directement près de 40 000 tonnes de CO2 » explique sur franceinfo Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’environnement, à propos de la course des 500 automobiles, motos, quads et camions qui vont parcourir quelque 9 000 km à travers le Pérou, la Bolivie et l’Argentine.

Selon l’association, ses conséquences en sont multiples : influence sur le dérèglement climatique, avec ses 40 000 tonnes de CO2 émises, sur les écosystèmes car le parcours traverse des milieux fragiles, mais aussi sur le public, qui va « avoir tendance à aller mimer les fous du volant en achetant des véhicules surdimensionnés par rapport à l’usage qu’ils en feront au quotidien« , le tout sans compter les « décès d’enfants et de personnes qui traversent les rues de leurs villages et qui subissent les vitesses inouïes de ces véhicules. » .

Malgré les « bonnes pratiques » mises en avant par la direction de la course, il estime « connexe à l’organisation de ce rallye que d’avoir un impact sur les écosystèmes, sur la biodiversité. » Rallye qu’il qualifie « d’anachronisme« , « imaginé aux confins des Trente Glorieuses, dans les années 70. »

La direction de la course se défend de ces accusations dans les pages du Figaro. « Le Dakar ne peut pas être considéré comme une épreuve écologique, c’est impossible. Il ne faut pas se tromper de combat. Maintenant, s’il n’est pas écologique au sens premier du terme, cela ne veut pas dire qu’il n’a pas de préoccupations environnementales. Cela se décline dans beaucoup de domaines, comme cette volonté d’organiser un parcours dans des zones autorisées, de ne pas laisser de déchets derrière nous, d’ouvrir cet événement à de nouvelles technologies, de compenser financièrement notre impact carbone au profit d’une ONG… Tout cela n’est pas qu’une posture de communication, car cela a un coût non négligeable »  En fait 110 000 à 120 000 euros, reversés à l’ONG Madre de Dios, qui lutte contre la déforestation en Amazonie.

Il n’en reste pas moins que la polémique persiste, notamment sur le polémique de l’équivalent d’un million de litres de carburant. L’article du Figaro conclut : « selon la dernière étude menée par le cabinet Espere en 2010, le Dakar aurait émis à l’époque 42 800 tonnes de CO2, une pollution engendrée majoritairement par les importantes distances effectuées en avion et l’accroissement spectaculaire du nombre de spectateurs. Comparé aux 2,7 millions de tonnes de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud la même année, ou même aux 570 000 tonnes de la Coupe du monde de rugby dans l’Hexagone en 2007, ce chiffre paraîtrait presque dérisoire. »

Sources : franceinfo, Le Figaro

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