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Réalisation ou projet : on roule ou on vole grâce à l’énergie solaire

Pendant que, première européenne, à Milan en Italie, une ligne de métro roule à l’énergie solaire, Bertrand Piccard peaufine en Suisse son projet Solar Impulse, un aéroplane capable de voler, de jour comme de nuit, grâce à des capteurs photovoltaïques installés sur ses ailes, avec lequel il compte entreprendre un nouveau tour du monde.

La ligne 1 du métro milanais

L’une des trois lignes de la capitale lombarde fonctionne depuis novembre dernier en partie grâce à l’énergie fournie par une centrale photovoltaïque installée sur les toits de son dépôt par la société de gestion des transports milanais, ATM. Les 23 000 m² de panneaux solaires peuvent produire 1,4 million de kWh par an. Cela couvre 10 % des besoins d’énergie de la ligne. Mais cette centrale a déjà permis de réduire de 70 000 kg les émissions de CO2 de la compagnie.

Le prix du ticket n’a pas augmenté pour autant : ATM amortit son investissement par la réduction des coûts énergétiques. Investissement peu important d’ailleurs : l’opération a été financée par Dedalo Esco, opérateur de Bergame spécialisé en énergies renouvelables, qui revend en fait l’électricité à ATM au prix de 0,097 € le kWh, prix nettement inférieur au prix du marché en Italie.

ATM ne compte d’ailleurs pas s’arrêter là. La ligne 3 bénéficiera elle aussi bientôt de cette technologie, grâce à des panneaux installés sur le toit d’un parking relais, financés cette fois pour 1,83 million d’euros par la société de gestion des transports, et qui pourront produire 305 000 kWh par an. La compagnie a par ailleurs lancé d’autres appels d’offres pour couvrir de panneaux photovoltaïques quelques 150 000 m² de toit de son patrimoine immobilier.

Le Solar Impulse en piste à Dübendorf

Bertrand Piccard, psychiatre et aéronaute suisse, n’en est pas à son premier défi : en 1999, il a réussi le premier tour du monde en ballon sans escale. Il récidive avec le projet Solar Impulse (voir notre rubrique de l’annuaire Transports,véhicules électriques), mais cette fois avec un avion fonctionnant de nuit comme de jour grâce à l’énergie solaire. Voler grâce à l’énergie solaire n’est pas à proprement parler une première. Depuis les années 80, plusieurs prototypes ont été réalisés, mais ils n’ont volé que de jour. Défi ainsi décrit sur le site Solar Impulse :

Dans un monde dépendant des énergies fossiles, le projet Solar Impulse est un paradoxe, presqu’une provocation : il vise à faire décoller et voler de façon autonome, de jour comme de nuit, un avion propulsé exclusivement à l’énergie solaire, jusqu’à effectuer un tour du monde sans carburant ni pollution. Un but inaccessible, sans repousser dans tous les domaines les limites des technologies actuelles…

Son objectif : faire à la fois évoluer les technologies et promouvoir les énergies renouvelables. Les enjeux les plus importants portent sur la structure des matériaux composites utilisés par l’appareil et sur le stockage de l’électricité. L’aéroplane expérimental, à mi-chemin entre le planeur et l’avion, pèse peu (1 600 kg) mais doit être prêt à résister à des conditions climatiques difficiles. D’une envergure de 64 m, l’avion dispose de 200 m² de cellules photovoltaïques installées sur les ailes,  soit 11 628 cellules au total. Le soleil fournit en une journée l’équivalent de 250 W par m², et il faut faire tourner quatre moteurs.

L’avion a effectué un premier essai, modeste, le 4 décembre dernier : un vol de 350 m à 1 m d’altitude et un atterrissage en douceur, le tout sans carburant, mais devrait faire un premier vol le 30 mars, en fonction des conditions climatiques. Bertrand Piccard a alors déclaré :

D’un côté, je trouve extraordinaire de voir un rêve se réaliser. Cela fait plus de dix ans maintenant que j’ai imaginé un avion solaire pouvant voler jour et nuit sans carburant pour promouvoir les énergies renouvelables. Et aujourd’hui, notre équipe a fait décoller cet avion pour la première fois. C’est un grand moment ! D’un autre côté, je mesure avec humilité la difficulté du chemin qu’il reste à parcourir entre les premiers tests et le tour du monde !…

Si ce premier vol est concluant, l’aéronaute et André Borschberg comptent s’envoler pour un premier tour du monde, sans émission de gaz à effet de serre, dès 2012.

Sources : Notre Planète, Econostrum, Europe 1, Solar Impulse

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