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Réchauffement climatique : un risque important pour la santé

Réchauffement climatique et santéParmi les différents effets que produit le réchauffement climatique, il en est un que l’on oublie trop souvent : celui sur la santé des humains. Pourtant, 15 ans après, on se souvient encore de la canicule sans précédent de 2003, avec un bilan particulièrement lourd pour l’Europe : plus de 70 000 décès induits, dont quelque 20 000 pour la France. L’Obs, dans un article récent, en a recensé les risques.

Des risques mortels

Les vagues de chaleur de l’ampleur de cette année, voire plus fortes, sont appelées à se multiplier. L’Algérie a même battu un record : le 5 juillet, à Ouargla, dans le Sahara, on a enregistré la température de 51,3° C. Ce qui, selon l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale), représente « la température la plus élevée jamais relevée en Algérie par des instruments fiables« . Pour Météo France, il s’agit même « du record pour l’ensemble du continent« .

Selon la revue médicale The Lancet, entre 2010 et 2016 125 millions de personnes de plus de 65 ans ont été exposées dans le monde à des vagues de chaleur « avec des impacts possibles sur la santé allant du coup de chaleur ou insolation à l’exacerbation de problèmes cardiaques existants ou encore le risque accru de lésions rénales dues à la déshydratation. »

Chaleur et humidité représentent, une fois un certain seuil franchi, un danger mortel. Ainsi, dans une région agricole peuplée du Nord de la Chine, l’irrigation intense pourrait exacerber les effets de la canicule et menacer la santé et la vie des habitants. Selon les scientifiques américains, dans des conditions associant des températures au-dessus de 35° et un très fort taux d’humidité « une personne en bonne santé ne pourrait pas survivre à l’extérieur pendant plus de six heures« . Une situation qui risque fort de s’y produire avant la fin du siècle.

L’Obs rapporte que, selon une étude de la Monash University (Australie), « sans une hypothétique adaptation de nos organismes à la chaleur, la mortalité liée aux canicules va croître davantage dans les régions tropicales et subtropicales, alors que l’Europe et les Etats-Unis seront moins touchées. Cela signifie tout de même qu’entre 2031 et 2080, l’augmentation des décès causés par la chaleur va s’échelonner de 2.000% (en Colombie) à 150% (en Moldavie) par rapport à la période 1971-2020« .

La santé menacée par la pollution

Outre une mortalité qui risque de s’emballer dans certaines régions, d’autres conséquences sur la santé sont à redouter. Les vagues de chaleur peuvent affecter déjà nos performances intellectuelles. Des chercheurs ont montré que des étudiants exposés à de fortes chaleurs voyaient leurs fonctions cognitives décroître. Mais ce n’est pas le plus grave.

Le réchauffement climatique s’accompagne aussi d’une pollution accrue : à l’ozone, par exemple, comme on l’a vu cet été. Selon une étude chinoise, l’exposition à ce polluant cause déjà près de 14 000 décès par an dans une centaine de villes. Un chiffre qui risque d’augmenter de plus de 10 %, sans action pour limiter le changement climatique.

Le gaz carbonique a aussi un effet indirect sur la santé. En réduisant la valeur nutritionnelle des récoltes de blé ou de riz,, il entraîne une carence en nutriments essentiels (des minéraux entre autres), porte d’entrée à des maladies infectieuses. Les fortes précipitations elles aussi peuvent s’accompagner de maladies, par contamination des cours d’eau, ce qui représente un risque d’infection supplémentaire.

Des maladies qui s’étendent

moustique responsable de maladiesOn voit déjà les effets de la migration de certains moustiques, favorisée par la chaleur. Et notamment de ceux vecteurs de fièvre jaune, de dengue, de chikungunya ou du virus Zika. Le nombre de cas de dengue par exemple double quasiment chaque année depuis 1950, du fait de la capacité de transmission de l’insecte.

D’autres apportent la malaria dans des régions où elle n’existait pas précédemment. Les maladies parasitaires tropicales étendent aussi leur territoire. Six maladies se révèlent particulièrement sensibles au réchauffement climatique : la malaria, la diarrhée, la fièvre typhoïde, l’encéphalite, la pneumonie et la méningite.

En plus de ces effets directs sur la santé, le réchauffement climatique risque d’aggraver la malnutrition : 1° d’augmentation des températures entraîne, selon les évaluations, une diminution de 6 % des récoltes de blé et de 10 % de celles de riz.

« Le changement climatique est en train de se produire, et c’est un problème de santé pour des millions de personnes dans le monde, » commente le professeur Anthony Costello, membre éminent de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont les propos sont rapportés par l’Obs. « Les perspectives représentent un défi, mais nous avons encore la possibilité de transformer une urgence médicale imminente en l’avancée la plus importante de ce siècle pour la santé publique. En avançant dans la bonne direction, nous espérons un changement progressif de la part des gouvernements pour combattre les causes et les impacts du changement climatique. Une action urgente est nécessaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les bénéfices potentiels pour la santé et pour l’économie sont énormes. Le coût de l’inaction sera compté en vies perdues que l’on pourrait prévenir, à une large échelle. »

Source : L’Obs

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