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RTE : bilan prévisionnel 2012

RTE rapport 2012RTE (Réseau de Transport d’Électricité) vient de rendre public, comme régulièrement tous les deux ans, un bilan pluriannuel qui répond à deux objectifs : réaliser un diagnostic prévisionnel de l’équilibre du système électrique à 5 ans et élaborer des scénarios prospectifs à long terme. Si, jusqu’en 2015, la sécurité électrique semble assurer, l’entreprise insiste sur les interconnexions à réaliser à plus long terme (15 à 20 ans) afin de limiter les interruptions d’approvisionnement.

En ce qui concerne le court terme, l’analyse prévisionnelle montre un ralentissement de la consommation électrique en raison de la crise économique, ce qui a pour résultat d’atténuer la tension sur l’équilibre offre/demande en Europe et en France. Ainsi la sécurité d’alimentation serait-elle assurée dans les trois ans à venir. Toutefois, à partir de 2016, la situation se révèlerait un peu plus délicate. En effet à cette date, un changement significatif du parc de production s’annonce, en raison du déclassement des installations thermiques les plus polluantes : soit une baisse de la puissance installée de 3,6 GW pour le charbon et de 4 GW pour le fioul. Cela laisse alors apparaître une puissance manquante de 1,2 GW en 2016 (et une durée de défaillance évaluée à 5 heures par an), et 2,1 GW en 2017 (et une durée de défaillance de 6 heures 30). Ces estimations tiennent aussi compte de la fermeture des deux réacteurs nucléaires de Fessenheim (au total 1,8 GW).

Pour parer à ce besoin, RTE compte sur la mise en service de projets avancés, notamment l’installation de 4 nouveaux cycles combinés gaz (CCG), qui sont attendus d’ici 2017. Il constate par ailleurs que le rythme de développement des énergies renouvelables est en légère baisse. Mais « le développement du parc de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, notamment photovoltaïque et éolien, s’accompagne nécessairement d’une adaptation du réseau de transport, même lorsque son raccordement se fait sur les réseaux de distribution » constate le rapport. Dans ce but, RTE élabore actuellement des schémas de raccordement qui permettront de mieux articuler le développement du réseau de transport avec celui des énergies renouvelables. Une autre solution prometteuse réside dans les nouveaux moyens de pointe, à savoir « le développement de leviers de flexibilité de la consommation », comme les effacements et le report de consommation en période creuse.

Pour le plus long terme, l’approche nécessite de se fonder sur des scénarios prospectifs. A l’horizon 2030, RTE évalue les niveaux de consommation entre 470 et 590 TWh selon les scénarios, avec toujours le problème des pointe de consommation électrique. Cependant, quel que soit le scénario considéré, le développement des énergies renouvelables est significatif,  avec une proportion d’énergies renouvelables deux à trois fois supérieure à la proportion actuelle dans le mix énergétique, mais la part du nucléaire varie par contre de 50 % à 70 %. D’autre part, des effets plus ou moins forts des mesures d’efficacité énergétique sont envisagés.

Mais le développement du réseau de transport reste primordial pour accompagner l’évolution de la demande et de la production et peut s’adapter, si les différents choix de politique énergétique avec suffisamment d’anticipation. En effet, les nouvelles installations de production ne sont généralement pas situées à proximité des lieux de consommation, ce qui nécessite des adaptations du réseau pour acheminer l’énergie produite. RTE prévoit que, pour accompagner la transition énergétique et la nouvelle répartition des lieux de production, plus de 1 000 km de lignes THT souterraines et sous-marines, plus de 2 000 km de création ou de renforcement de circuits aériens, ainsi que le quasi doublement des capacités d’interconnexion (de 21 à 28 GW) seront a minima nécessaires. Or, le rythme de construction de ces interconnexions et des nouvelles infrastructures pose problème : « la création de nouvelles lignes nécessite parfois jusqu’à dix ans, en raison notamment de la superposition de plusieurs procédures administratives redondantes. » Ainsi, seuls 5 000 MW de capacité d’interconnexion ont été construits sur les 20 dernières années.

Source : RTE

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