RTE (Réseau de Transport d’Electricité) publie le bilan de la consommation et de la production électriques de l’année dernière et souligne la stabilisation de la consommation française, confirmant une tendance amorcée depuis quelques années. La production, en hausse, se distingue par le plus haut niveau depuis 10 ans de production hydraulique et la croissance des énergies renouvelables. Le solde des échanges aux frontières reste par ailleurs globalement exportateur.
La consommation électrique
Si, en données brutes, la consommation électrique a augmenté en France de 1,1 % (495 TWh au total) par rapport à 2012, en raison d’une année plus froide (-0,8°C en moyenne de moins que les températures normales), elle se stabilise en fait, en données corrigées de cet effet météorologique, autour de 480 TWh. Après plusieurs années de hausse, la consommation des particuliers, professionnels et PME/PMI tend à se stabiliser, alors que la baisse du secteur industriel continue (-2,5 %) mais se révèle moins forte qu’en 2012.
Bien qu’il n’y ait pas eu l’année dernière de froid exceptionnel, contrairement à 2012, les niveaux de consommation relevés à la pointe du soir (à 19 heures en hiver) restent préoccupants. La sensibilité de la consommation aux températures froides s’accentue légèrement et est désormais estimée à 2 400 MW par degré Celsius en hiver, contre 2 300 MW précédemment.
La production électrique
Côté production d’électricité, RTE enregistre une hausse de 1,7 % par rapport à 2012. La part des énergies renouvelables, hydraulique inclus, augmente et passe à 20,7 % de la consommation. Mais il faut noter le bond de l’hydraulique : + 20 % par rapport à 2012. Hors hydraulique, la production issue de sources renouvelables augmente de 8,1 % et dépasse les 25 TWh. La production nucléaire, légèrement en retrait (-0,3 %), a représenté l’année dernière 73,3 % de la production totale en 2013. La production des centrales à charbon augmente de 14 %, alors que celles au fioul ou au gaz diminuent de 20 %. RTE note que les émissions de CO2 restent stables.
Le parc de production a au total perdu 800 MW de puissance l’année dernière en raison de la fermeture de centrales thermiques classiques, et ce chiffre est atténué en fait par les capacités de production de sources renouvelables qui continue de croître : l’éolien (qui atteint 8 140 MW) et le photovoltaïque (4 300 MW).
Les échanges
La France reste malgré tout le pays le plus exportateur d’Europe (47,2 TWh), en hausse de 6,8 % par rapport à l’année précédente. Ses échanges sont exportateurs vers tous les pays voisins, sauf l’Allemagne où ils sont importateurs à hauteur de 9,8 TWh (en hausse de 8,7 % par rapport à 2012). Au niveau européen, la consommation électrique se révèle légèrement à la baisse, mais les volumes de transits d’électricité s’accentuent, en raison de l’évolution du mix énergétique et de la part croissante des énergies renouvelables. Les interconnexions de France sont donc de plus en plus sollicitées, et les limites de capacités d’échanges entre la France et l’Allemagne ont été atteintes près de la moitié du temps en 2013, soit 4 fois plus qu’en 2009.
Source : RTE