
Les différentes sources ayant étudié les marchés financiers pendant la crise sanitaire arrivent toutes à la même conclusion : plus une entreprise se montre vertueuse au regard des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), mieux elle a résisté à l’effondrement général des cours. Cela montre la pertinence de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) et l’utilité de l’intégrer à l’évaluation des sociétés.
L’apport des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance
Le respect des critères ESG dans les entreprises est plus qu’un bonus. Déjà quelques semaines avant la crise financière due à l’apparition du Covid-19, Bloomberg montrait les très bonnes performances des fonds ESG. Mais la bonne tenue, relative cette fois, de ces entreprises s’est confirmée ensuite pendant la crise des marchés financiers. Les entreprises ayant mis en place une politique RSE forte ont mieux résisté en bourse que les autres.
C’est ce qu’estime aussi Morgan Stanley dans son rapport : « Avec la perturbation causée par la crise du Covid-19, les considérations sociales sont de retour au premier plan de l’ESG. Les décisions des entreprises affectant les travailleurs et les communautés pour les investisseurs sont devenues de plus en plus importantes, car un éventail plus large d’investisseurs a commencé à examiner les entreprises sous cet angle ». les aspects les plus examinés pendant cette crise ont été la protection sanitaire et sociale des salariés, la politique de congés, de garde d’enfants, de télétravail ou de chômage, ainsi que la mise à disposition de la chaîne de production pour produire du matériel médical.
Même son de cloche de la part d’HSBC qui a réalisé une étude sur 600 entreprises générant au moins 10 % de leurs revenus grâce à des solutions climatique et 150 ayant un score ESG élevé. Toutes se sont mieux comportées que les autres pendant cette crise. « Notre conviction est que les émetteurs réussissent à long terme, et génèrent des rendements pour les actionnaires lorsqu’ils créent de la valeur pour toutes les parties prenantes – employés, clients, fournisseurs, environnement et société. Lorsque des crises comme celles du Covid-19 se manifestent, en particulier avec des causes et des implications sociales et environnementales, les investisseurs peuvent voir l’ESG comme une caractéristique défensive » souligne HSBC.
Les entreprises les plus engagées au plan ESG ont moins souffert
Enfin une étude de Fidelity International montre qu’une distinction s’est clairement observé sr les marchés. Les entreprises les mieux notées au plan ESG ont en moyenne moins souffert que les autres pendant cette crise. L’étude compare les performances de 2 600 entreprises cotées au regard de son système de notation des critères durables. Ce système classe les performances ESG des sociétés sur une échelle allant de A (niveau élevé) à E (niveau faible).
Elle constate que chaque niveau additionnel apporte environ 3,8 points de performance supplémentaire. En fait, plus une entreprise se montre vertueuse au regard des critères ESG, et plus son cours tend à résister à la chute. Et ceci avec une relation quasi linéaire. « Lorsque nous avons initié nos recherches, nous avions la conviction que les entreprises avec un bon profil sur les questions de développement durable sont pilotées par de meilleures équipes de direction et devraient donc surperformer le marché, même en cas de crise. À l’issue de ces recherches, les données analysées nous ont conforté dans ce sens », constate Jenn-Hui Tan, responsable mondial de l’investissement durable chez Fidelity International.
Sources : Novethic, Tradingsat