L’ADEME a récemment publié un avis sur le compteur communicant Linky pour évaluer son apport en matière d’économies d’énergie et de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour les consommateurs et les collectivités. Pour accroître son bénéfice environnemental, une appropriation de ce compteur par le consommateur est nécessaire.
C’est pourquoi l’ADEME recommande que son développement s’inscrive dans une démarche globale visant à développer une véritable culture de l’énergie, notamment chez les particuliers. L’agence estime ainsi que le développement doit s’accompagner de services énergétiques, d’un accompagnement du consommateur et d’équipements complémentaires, dont les afficheurs déportés, afin de rendre plus visible la consommation d’énergie et les attitudes à adopter pour réduire sa consommation.
Une meilleure information peut constituer un outil efficace au service d’une politique de maîtrise de la demande d’énergie (MDE), que les relevés annuels, recouvrant tous les usages, ne permettent pas : « Une information plus riche et plus fréquente sur sa consommation, pourrait en effet assurer un rôle de sensibilisation. Des études à l’international ou en cours de réalisation en France montrent que, selon les outils mis en place et leur appropriation par les ménages, des gains en termes d’économies d’énergie sur les gestes du quotidien peuvent aller jusqu’à 10 %. »
Pour aider les ménages à s’orienter vers de nouvelles pratiques, il faut mettre à leur disposition des outils leur permettant de se situer par rapport à des ménages similaires ou à des consommations moyennes, et leur amener directement cette information. Pour cela des équipements complémentaires peuvent être nécessaires : « L’ADEME propose que le dispositif permettant à Linky de communiquer vers le domicile (Emetteur Radio Linky) soit déployé sans surcoût le plus largement possible, à tout consommateur qui en ferait la demande. »
Mais l’appropriation de cette culture de l’énergie dans la durée représente un autre enjeu fort : la sensibilisation des ménages et le maintien de leur motivation dans la durée sont autant de points à envisager. Le consommateur doit avoir accès rapidement à ses données : « L’ADEME recommande que le compteur conserve par défaut dans sa mémoire tampon un historique de courbe de charge pour permettre la mise à disposition de quelques mois d’historique directement après l’activation de ce service par le consommateur. »
Il faut cependant s’assurer que les outils sont réellement adaptés au consommateur : il s’agit là d’une condition de l’adhésion du plus grand nombre de consommateurs aux démarches de MDE. Le développement de services pour mieux gérer sa consommation énergétiques offrira la possibilité aux fournisseurs d’élaborer des offres commerciales nouvelles : « Les modèles d’affaires qui pourraient déboucher sur des services énergétiques sont mal connus aujourd’hui, de même que les acteurs potentiels. En l’absence de retours d’expérience significatifs sur le déploiement des compteurs communicants associés à des offres de services énergétiques, il est difficile de mesurer formellement l’impact de ces nouveaux marchés sur la consommation globale d’énergie. Plusieurs projets reçus dans le cadre du programme des Investissements d’Avenir sur les Réseaux électriques intelligents expérimentent actuellement des modèles d’affaires innovants et devraient apporter des éléments de réponse. C’est notamment le cas des projets GreenLys, NiceGrid, Modelec, Smart Electric Lyon, TBH Alliance et Solenn. »
L’ADEME préconise aussi « de proposer aux ménages des services combinant affichage de l’information et accompagnement personnalisé pour un meilleur suivi dans le temps » et « recommande enfin que ces services soient fournis au coût le plus bas possible pour les consommateurs, avec des modes de diffusion attractifs et motivant. »
Source : Avis de l’ADEME