Le gouvernement métropolitain de Séoul (Corée du Sud), une des villes les plus peuplées du monde, a commencé fin décembre à exploiter des autobus électriques sur les circuits du Mont Nassam, parcours le plus difficile de la ville et fréquenté par de très nombreux touristes, coréens et étrangers. Sur les 14 autobus assurant ce trajet, 5 ont déjà été remplacés, mais la ville ne compte pas s’arrêter là : son projet est beaucoup plus ambitieux puisqu’elle compte œuvrer pour « une voiture verte, une ville intelligente ».
Le gouvernement de Séoul développe ce projet depuis 18 mois avec les compagnies Hyundai Heavy Industries et Hankuk Fiber, qui ont conçu cet autobus en forme de cacahuète. Il a par ailleurs équipé la ligne de deux chargeurs, et doit en installer deux autres dès le mois de mars. Ce bus a été annoncé « à zéro pollution atmosphérique », n’émettant « ni particules fines, ni gaz d’échappement, ni CO2 » (*).
Si les responsables de la capitale coréenne visent à améliorer la qualité de l’air de cette ville surpeuplée, ils comptent aussi par là « servir de modèle technologique pour les véhicules électriques de grande taille sur le marché mondial ». Long de 11,05 m, et fabriqué dans un matériau composite qui réduit son poids de 25 % par rapport à un véhicule de cette catégorie ordinaire, cet autobus est doté d’une batterie lithium-ion à grande capacité et utilise un système particulièrement économe, lui permettant de réutiliser l’énergie produite par les freins lors de la descente. Il peut atteindre une vitesse maximale de 100 km/h, mais son autonomie n’est actuellement que de 83 km. Il lui suffit cependant de moins de 30 minutes pour se recharger complètement, grâce à un chargeur haute vitesse.
L’autonomie de ce véhicule est certes limitée, mais le gouvernement métropolitain a plutôt fait porter les efforts des ingénieurs sur la rapidité de recharge, la longévité du véhicule et son coût. L’autobus est d’autre part équipé d’une plateforme élévatrice électrique, lui permettant d’embarquer les personnes en fauteuil roulant.
A terme, le gouvernement métropolitain de Séoul a pour objectif d’utiliser dans la ville 120 000 véhicules électriques : 3 800 autobus, soit 50 % des transports en commun (l’autre moitié sera équipée de véhicules hybrides), mais aussi 10 % de voitures et 1 % des camions et semi-remorques à l’horizon 2020. Les bus électriques à eux seuls contribueront à une diminution de 140 000 tonnes des gaz à effet de serre, soit 40 tonnes en moins par autobus et par an.
(*) Il est évident que si au moment du roulage, le véhicule électrique n’émet pas de CO2, ce n’est pas le cas du cycle de vie complet du bus. Il a bien fallu notamment charger ses batteries avec de l’énergie électrique, dont le contenu en CO2 est plus ou moins important en fonction du mix énergétique du pays et du moment où s’effectue la recharge. Le lecteur intéressé par ce sujet peut consulter le site bilan CO2 – CO2live.
Sources : Enerzine, Hi Séoul, Macworld, Moteur Nature