Dans la suite du guide Les impacts du smartphone, l’ADEME publie une infographie, Le smartphone, une relation compliquée, portant sur ce téléphone qui fait maintenant partie du quotidien de tous. A une époque où le Père Noël risque d’en déposer de nombreux au pied de nos sapins, il n’est pas inutile de revenir sur cet objet incontournable dans nos vies.
De plus en plus de fonctionnalités, des écrans de plus en plus grands, mais des pièces de moins en moins réparables, les smartphones, on le sait, ont un impact important sur l’environnement. L’infographie de l’ADEME nous le rappelle et nous livre de plus quelques infos inattendues sur les relations (compliquées) des Français avec leurs smartphones. Nous ne pouvons plus nous en passer, au point d’être devenus « nomophobes » (la nomophobie est le fait d’avoir peur d’être séparé de son smartphone). Cependant, « On le bichonne, pourtant, à la moindre nouveauté, on le délaisse, lui préférant un modèle plus grand ou plus connecté. » 88% d’entre nous en changeons alors que l’ancien fonctionne encore.
Ainsi 8 Français sur 10 déclarent posséder (au moins) un smartphone : c’est devenu en quelques années leur premier équipement numérique. Mais les chiffres nous en apprennent bien plus sur l’usage qu’ils en font. Par exemple, 41 % affirment le consulter au milieu de la nuit (y aurait-il autant d’insomniaques ?) et 85 % s’en servent même en présence d’un proche (bonjour le dialogue !). Quant aux 18-25 ans, 40 % déclarent le consulter dans les 5 minutes qui suivent leur réveil. Il est vrai que le smartphone « contient un concentré de fonctionnalités plus ou moins farfelues » mais toutes, c’est (presque) sûr, indispensables à notre bien-être.
Mais un autre problème se situe ailleurs : il est riche en métaux précieux, qui lui confèrent – à juste titre – sa mauvaise réputation pour l’environnement, sa fabrication pesant lourd : extraction minière responsable de la destruction d’écosystèmes et de multiples pollutions par exemple, mais aussi responsable de problèmes sociaux. En République Démocratique du Congo, par exemple, plus de 40 000 enfants travailleraient dans les mines de cobalt ou de coltan (nécessaires à la fabrication des batteries et des condensateurs) ; en Amérique du Sud, c’est la production de lithium – elle nécessite beaucoup d’eau – qui provoque des conflits d’usage graves avec les populations locales. . »
« Ecrans abîmés, batteries fatiguées,… nos smartphones vieillissent vite. Seulement, les cures de jouvence sont rendues difficiles sur des modèles qui ne sont, au final, pas conçus pour durer (batterie collée ou soudée, téléphone non démontable, connectiques différentes entre les modèles d’une même gamme, …)« . Et le recyclage reste difficile : certains composants utilisent des alliages complexes de minerais en très petite quantité, rendant les matériaux indifférentiables : « En raison de l’évolution rapide des modèles, les données disponibles sur les composants à l’intérieur des smartphones sont uniquement celles fournies par les fabricants. Par exemple, Apple a communiqué en 2016 sur la disparition de 6 substances de ses smartphones dont les phtalates et l’arsenic, alors qu’on ne savait même pas qu’il y en avait à l’origine ! » Il n’en reste pas moins que seulement 15 % des smartphones sont collectés en fin de vie, alors qu’au moins 30 millions dorment, oubliés, dans les tiroirs des Français.
L’infographie réitère les conseils déjà donnés dans le guide précédent afin que le Père Noël (ou ses adjoints) choisisse au mieux le smartphone envoyé dans les cheminées, mais elle recommande aussi, pour déconnecter, de se faire aider… par une application (!) qui permet par exemple de quantifier les usages. Ce qui n’a rien d’inutile quand on sait que les 18-30 ans passent en moyenne l’équivalent d’une journée par semaine sur leurs smartphones !
Source : ADEME