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Sobriété énergétique : des réactions à la tribune des énergéticiens

sobriété énergétique
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Il y a quelques jours, les dirigeants de Engie, EDF et TotalEnergies lançaient un appel à une nécessaire et urgente sobriété énergétique, arguant que « Le prix de l’énergie menace notre cohésion ». Des réactions se font entendre dans la presse. Si elles vont toutes dans le sens d’une indispensable sobriété énergétique, elles n’envisagent pas les choses de la même façon.

Une sobriété énergétique collective, pour les responsables de l’IFPEB

Sans être foncièrement en désaccord avec eux, Cédric Borel et Laurent Morel, directeur et président de l’IFPEB (Institut Français pour la performance du bâtiment) et organisateurs du championnat de France des économies d’énergie, démontrent, dans une nouvelle tribune parue dans le JDD, que « la sobriété énergétique peut être positive, concrète et efficace » et surtout collective.

Une chose est sûre : les trois énergéticiens ont réussi à « faire de la sobriété énergétique le sujet d’actualité numéro 1 en France ». Pourtant, poursuivent les auteurs de la tribune, « loin des discours incantatoires et des appels culpabilisants à la responsabilité individuelle, des dizaines d’entreprises, de collectivités, d’établissements scolaires dans toute la France, démontrent que la sobriété énergétique peut être positive, concrète et efficace – si elle est collective, et basée sur l’action ». Et ce, « sans travaux lourds, sans investissements massifs. Simplement parce que les participants ont été motivés pour agir collectivement (…) ».

Ils en appellent quant à eux avant tout à un sursaut collectif : « Nous avons vécu dans un monde où l’énergie était abondante et relativement peu chère et nous avons collectivement perdu des habitudes de bon sens. Il est temps, dans un sursaut collectif, de faire des économies d’énergie notre nouveau sport national, un sport qui sera éminemment collectif ».

Les énergéticiens pas dans leur rôle ?

Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, estime quant à lui qu’il revient aux Etats et non aux énergéticiens d’inciter leur compatriotes à la sobriété énergétique, ce qui est peu le cas en France actuellement.

Le rôle des énergéticiens est ailleurs : « J’appelle l’ensemble des énergéticiens, non pas à nous demander de réduire notre consommation d’énergie c’est très bien, mais à travailler eux-mêmes à augmenter leurs livraisons d’énergie pour l’Europe ». Une opinion certes discutable pour beaucoup d’autres, puisqu’il évoque les énergies fossiles et le nucléaire, mais pas les énergies renouvelables.

Revoir en profondeur nos modes de vie

Novethic rappelle qu’il ne faut pas confondre sobriété et efficacité énergétique. Selon le média, le doute est permis à la lecture de la tribune des énergéticiens. Ils disent disposer « d’outils, d’expertises (…) pour atteindre cette sobriété dans la durée sans affecter significativement nos modes de vie ». Or ce sont précisément nos modes de vie qu’il faut changer.

De son côté, Yves Marignac, porte-parole de l’association Negawatt, rappelle qu’il ne s’agit pas d’une simple crise conjoncturelle et que la sobriété énergétique doit s’incrire dans le temps : « Ces entreprises veulent éviter une situation où elles ne pourraient pas répondre à la demande de leurs clients. La situation est certes exceptionnelle, mais la crise dont nous parlons n’est pas conjoncturelle. Sans traitement en profondeur des causes, cette crise se répètera et s’amplifiera. La sobriété ne doit pas être une exception temporaire, mais réellement devenir la règle. Et ces grandes entreprises qui ont longtemps refusé ce principe doivent aujourd’hui, comme le reste de la société, rapidement l’intégrer ».

Sources : JDD, La Tribune, Novethic

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