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Solaire thermique : un secteur en forte baisse

Energie solaire thermiqueSelon Observ’ER, l’observatoire européen des énergies renouvelables, le solaire thermique se porte mal en France, comme en Europe en général. Le secteur a connu un nouveau recul en 2017, confirmant une tendance à la baisse datant de plusieurs années. En France, la mobilisation pour accélérer le déploiement de l’énergie solaire, voulue par le gouvernement, « Place au soleil » suffira-t-il à enrayer un désintérêt sensible dans toute l’Europe ?

La situation du solaire thermique

En France

L’étude d’Observ’ER repose sur une collecte d’informations effectuées auprès des industriels (fabricants et importateurs) du secteur du solaire thermique. Cette collecte portait sur les points suivants : les ventes de chauffe-eau solaires individuels (CESI), en nombre et en mètres carrés, les ventes de systèmes solaires combinés (SSC) et leurs répartitions.

Les ventes de 2017 en France ont une nouvelle fois reculé de 20 %. En 4 ans, elles ont pratiquement été divisées par 3. En métropole, avec moins de 22 000 m² installés (pour moins de 6 000 opérations réalisées), les CESI atteignent un niveau au plus bas depuis le début des années 2000. Si le segment des SCC se stabilise, c’est à n niveau d’activité très faible. En revanche, les CESI se portent plutôt bien dans les DOM, où la Réunion représente à elle seule 50 % de l’ensemble du marché d’Outre-mer.

En Europe

« La situation se reproduit dans toute l’Europe : « Depuis 2015, La grande majorité des pays ont vu leur marché fortement baisser. L’Allemagne, champion européen, perd plus de 10 % en moyenne depuis trois ans. (…) Le marché européen du solaire thermique est en crise. Seule la Grèce maintien son activité mais avec comme principal équipement des capteurs thermosiphons ».

Les observations françaises confirment en effet une tendance européenne : « Dans leur ensemble, les marchés solaires thermiques européens peinent à se stabiliser ou continuent de décrocher du fait de choix politiques qui n’imposent pas toujours la chaleur renouvelable dans le cadre des réglementations thermiques« .

Les causes

« Fortement concurrencé par le chauffe-eau thermodynamique, le CESI ne parvient pas à s’implanter dans les maisons neuves.  Le photovoltaïque est également un nouveau compétiteur pour la production d’eau chaude sanitaire, notamment en mode autoconsommation. En rénovation, le dispositif du CITE (crédit d’impôt pour la transition énergétique) ne permet pas de relancer le marché des équipements solaires individuels. Le choix de l’uniformisation du taux de la mesure pour toutes les technologies (y compris les énergies fossiles) pénalise le développement des installations solaires thermiques » conclut Observ’ER.

Le plan « Place au soleil »

Dans le plan « Place au soleil » présenté par la gouvernement français, il est souligné que « Le chauffe-eau solaire individuel (CESI) est la solution solaire thermique la plus simple à mettre en œuvre et peut couvrir, selon la région et la taille de l’installation, 50 à 80 % des besoins moyens annuels d’eau chaude sanitaire et la totalité des besoins à la belle saison, ce qui permet d’éteindre complètement la chaudière en été« .

Il prévoit quatre mesures pour soutenir le secteur :

  • « Augmenter le soutien de l’État aux dispositifs « thermo-solaire » (les chauffe-eau solaires et les chauffages solaires combinés – chauffage et eau chaude) dans le cadre du recentrage du CITE sur les travaux les plus efficaces.
  • Préparer l’obligation d’un taux minimum en chaleur renouvelable dans tous les bâtiments neufs (résidentiel individuel, collectif, tertiaire) dès2020 en mobilisant rapidement l’Ademe, le CSTB et les parties prenantes. Une telle obligation existe en Allemagne, et installer un système solaire thermique couvrant 15 % des besoins de chaleur et d’eau chaude sanitaire permet par exemple d’y répondre.
  • Faire un retour d’expérience du moteur de calcul dans la RT 2012 et sur l’expérimentation E+C-pour mieux valoriser le solaire thermique dans la future réglementation environnementale 2020.
  • Développer un kit de communication pour les espaces info énergies sur l’intérêt du solaire thermique dans l’individuel, pour qu’ils soient mieux armés pour promouvoir cette solution. »

A ces mesures, s’en ajoutent six autres, destinées à aider au solaire thermique dans les collectivités et l’industrie. Si dans les DOM, le marché se porte plutôt bien, c’est parce que des subventions sont accordées aux particuliers désirant s’équiper en CESI. Il n’en est pas question en métropole.

Sources : Observ’ER, Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire

 

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