« Aucun carburant, uniquement de l’énergie solaire et des technologies du futur » et c’est parti pour le tour du monde de l’avion Solar Impulse 2, piloté alternativement par André Borschberg et Bertrand Piccard : ils vont réaliser un vol de 35 000 kilomètres en 12 étapes.
La première étape a eu lieu lundi 9 mars au départ d’Abou Dhabi, capitale des Emirats Arabes Unis et a mené l’avion à Mascate, capitale du Sultanat d’Oman. Elle a duré 13 heures et 2 minutes, avec André Borschberg aux commandes. La seconde, mardi 10, mène l’aéronef, piloté cette fois par Bertrand Piccard à Ahmedabad, dans l’Ouest de l’Inde, quelque 1 465 km plus loin… Le parcours est simple… sur le papier : « au départ des déserts du Golfe Persique, le vol se poursuivra en évitant la mousson indienne, pour nous emmener au dessus des temples de Birmanie et de la Grande Muraille de Chine. La traversée du Pacifique, des Etats Unis et de l’Atlantique nous ramènera en Europe ou en Afrique du Nord, avant de boucler la boucle là où elle a commencé, dans le Golfe Persique. »
Mais les défis les plus importants restent encore à venir, la traversée des océans : 3 jours (et 3 nuits) pour l’Atlantique, 4 à 5 jours (et autant de nuits) pour le Pacifique. L’avion vole à une vitesse relativement modeste, entre 50 et 100 km/h à 8 500 m d’altitude au maximum : altitude maximale choisie en fonction des performances des pilotes, car la cabine n’est pas pressurisée.
D’une envergure de 72 mètres (plus qu’un Boeing 747) pour le poids d’une voiture (2,3 tonnes), l’aéronef est propulsé par plus de 17 000 cellules solaires qui fournissent l’électricité à des batteries au lithium. Le jour, les cellules solaires rechargent les batteries de 633 kg, et l’avion peut effectivement voler sans étape au sol plusieurs jours consécutifs. En fait, cela permet à Solar Impulse 2 de voler aussi bien la nuit et d’avoir une autonomie quasi-illimitée : « Il s’agit du seul avion au monde qui peut voler plusieurs jours d’affilée, sans jamais s’arrêter » remarquait André Borschberg lors d’un entraînement en simulation, « Nous devons maintenant rendre le pilote aussi « durable » que l’avion » car il s’agit d’un avion monoplace.
Pour Bertrand Piccard, à l’origine du projet, cette mission doit contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique par la promotion de « nouvelles technologies vertes ». « En écrivant à l’énergie solaire les prochaines pages de l’histoire de l’aviation, jusqu’à un tour de la planète sans carburant ni pollution, l’ambition de Solar Impulse est d’apporter une contribution du monde de l’exploration et de l’innovation à la cause des énergies renouvelables. Démontrer l’importance des nouvelles technologies dans le développement durable, et bien sûr à nouveau placer le rêve et l’émotion au cœur de l’aventure scientifique. »
3 réponses sur “Solar Impulse 2 : en route pour le tour du monde”
Ce projet est remarquable, c’est une belle preuve que les énergies renouvelables peuvent devenir notre future source d’énergie.
Cessons l’hypocrisie. Le projet Solar Impulse est une catastrophe écologique. Son empreinte carbone est épouvantable – l’équivalent, dit-on, de 57 tours du monde en airbus. Ne pas oublier l’énergie grise issue de la fabrication de la dizaine de millier de cellules solaire et l’énergie consommée par l’ensemble du staff et des appareils d’accompagnement (avions, hélicos…)
Impressionnant: 72m d’envergure, 17000 cellules photovoltaïques, cockpit non pressurisé, 25 jours effectifs en vol et 5 mois de voyage, sans carburant, que demander mieux? Il faudrait exploiter sérieusement leur méthode, pour l’utiliser à la maison, pour les voitures et autres trucs qui carburent pour la mort de l’environnement.