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Sommet européen de l’énergie à Bruxelles

Sommet européen sur l'énergieLe sommet européen de l’énergie vient de se terminer, sans grandes décisions ni avancées significatives, mais les commentateurs relèvent que des évolutions très nettes ont lieu dans le vocabulaire employé, ce qui n’est pas nécessairement du goût des ONG environnementales. En effet, l’investissement dans les « technologies faibles en carbone », termes que défendait la France, et une première apparition des mots « évaluation du potentiel en gaz de schiste » représentent par contre les deux nouveautés de cette réunion.

Ainsi le rapport mentionne :

l’UE et les États membres doivent soutenir les investissements dans les renouvelables et dans des technologies faibles en carbone, sûres et durables.

La France soutenait, avec l’aide de l’Italie et de la République Tchèque, cette mention qui permet ainsi de faire reconnaître l’énergie nucléaire, sous-entendue par les termes « faible en carbone », comme une des énergies acceptables. Arnaud Gossement, avocat spécialisé en droit de l’environnement, note bien dans son blog tout ce que l’emploi de ce vocabulaire laisse entrevoir :

Au moyen du vocabulaire, petit à petit, en faisant évoluer les concepts juridiques, l’énergie nucléaire est en train de s’insérer parmi les énergies renouvelables en créant – en droit – une nouvelle catégorie: les énergies/technologies décarbonées. Grâce à cette conception carbo-centriste de l’énergie qui passe sous silence les impacts environnementaux liés à l’extraction de l’uranium, à la pointe ou au stockage des déchets radioactifs, le nucléaire progresse, dans les consciences et dans les textes.

Même son de cloche du côté de Corinne Lepage qui affirme :

Dans la mesure où il est difficile de faire croire que le nucléaire est une énergie « renouvelable », le conseil semble s’être rabattu sur la création d’une catégorie à part, celle de l’« énergie décarbonée ». Ainsi, le nucléaire est avantageusement assimilé aux énergies renouvelables en raison de l’intérêt qu’il présenterait dans la lutte contre le changement climatique.

Le gaz de schiste qui fait aussi polémique actuellement apparaît lui aussi pour la première fois dans les textes officiels de l’Union Européenne. Les conclusions du sommet notent en effet :

Afin de renforcer la sécurité de l’approvisionnement de l’UE, il conviendrait d’évaluer le potentiel dont dispose l’Europe en matière d’extraction et d’utilisation durables de ressources en combustibles fossiles conventionnels et non conventionnels comme les gaz et huiles de schiste.

Les dirigeants européens se rangent là derrière la Pologne, dont le sous-sol semble prometteur, et semblent ignorer les levées de boucliers des ONG. En France, une mission chargée « d’évaluer les enjeux environnementaux » d’une telle extraction qui requière notamment d’importantes quantités d’eau, vient d’être mise en place. Nathalie Kosciusko-Morizet a jugé bon de préciser :

Aucune autorisation de travaux sur le gaz de schiste ne sera donnée ni même instruite avant le résultat de cette mission.

Sur le sujet des gaz de schiste, c’est dans le blog de José Bové que sont résumées  les raisons qui poussent toutes les associations environnementales à s’y opposer :

La technique pour ramener le gaz à la surface est nouvelle, délicate et surtout, désastreuse sur le plan environnemental. La « fracturation hydraulique horizontale », c’est son nom, consiste à provoquer des failles à l’aide d’un liquide envoyé à très forte pression, pour libérer le gaz pris dans la roche compacte, à environ 2000 mètres de profondeur. Trois «ingrédients » sont nécessaires pour créer ces mini-séismes : des quantités phénoménales d’eau (entre 10 000 et 15 000 m3, soit 10 à 15 millions de litres), additionnées de produits chimiques – pour attaquer la roche – et de micro-billes de la taille de grains de sable – pour maintenir ouvertes les failles créées par le liquide. Une partie de ce cocktail « eau-produits chimiques » est aspirée à la surface, en même temps que le gaz.

Ces deux sujets en ont apparemment occulté d’autres, sur lesquels les décisions ont été remises à plus tard. Ainsi pour l’efficacité énergétique, dont on sait déjà que les objectifs prévus ne seront pas atteints en 2020, les dirigeants européens ont décidé d’attendre 2013, pour voir si de nouvelles mesures doivent être prises.

Sources : Euractiv, 20 minutes, Rue 89, Le Monde, Blog de José Bové

Cet article a été écrit par : 

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