Lors d’un référendum organisé le 21 mai, les Suisses se sont exprimés à plus de 58 % en faveur d’une loi de stratégie énergétique ambitieuse, se montrant ainsi prêts à sortir du nucléaire et à prendre le virage des énergies renouvelables. La mise en œuvre de cette loi qui entrera en vigueur le 1er janvier 2018 s’étalera jusqu’en 2035.
Déjà en 2011, peu après la catastrophe de Fukushima, le Parlement suisse avait décidé de sortir du nucléaire et indiqué que les réacteurs actuellement en activité (5 au total) iraient à la fin de leur période d’exploitation, mais ne seraient pas remplacés. La loi de stratégie énergétique, entérinant cette décision, a été votée en septembre 2016, soutenue par tous les partis, sauf un qui a obtenu le recours à une consultation populaire.
La nouvelle loi favorise l’efficacité énergétique, afin de préserver le confort tout en consommant moins, et mise sur les énergies renouvelables. La loi fixe donc d’une part des objectifs de réduction de consommation par rapport à 2000 : pour la consommation énergétique, -16 % en 2020 et -43 % en 2035 ; pour la consommation en électricité, -3 % d’ici 2020 et -16 % d’ici 2035. Elle s’appuie en grande partie pour cela sur le secteur du bâtiment. Elle instaure d’autre part un dispositif d’aides aux énergies renouvelables, qui n’est pas sans rappeler le système français de complément de rémunération établi par la loi relative à la transition énergétique. Un dispositif de soutien toutefois limité dans le temps qui devra ensuite être relayé par d’autres dispositifs d’encouragement.
Les réacteurs nucléaires mis en service entre 1969 et 1984 produisent environ un tiers de l’électricité consommée en Suisse. De nombreuses votations ont été organisées sur le sujet, particulièrement en 1990 (après Tchernobyl qui date 1986) et en 2003 et ont rejeté les initiatives de sortie du nucléaire. Mais la catastrophe de Fukushima en 2011 a fait basculer l’opinion. La loi proposée cette fois ne fixe toutefois pas de dates butoirs à l’utilisation des 5 réacteurs : ils resteront en activité tant que leur sécurité sera assurée. Mais une fois mis à l’arrêt, ils ne pourront pas être remplacés.
Le nucléaire n’est donc pas la principale source d’électricité en Suisse : celle-ci provient à 60 % de l’hydraulique. Les autres énergies renouvelables (6 % de la production actuelle) devront donc monter en puissance afin de prendre le relais du nucléaire. Se posera ensuite la question du traitement des déchets et matériaux issus du démantèlement des centrales nucléaires.
Sources : Actu-environnement, Batiactu, 24 heures