Lancés en décembre 2015, lors de la COP21, les taxis Hype constituent la première flotte de taxis à hydrogène du monde. La Société du Taxi Electrique Parisien (STEP) avait alors 5 véhicules. Aujourd’hui, la flotte en compte plus de 100 et vise les 600 taxis avant la fin 2020, grâce à des partenariats.
Hysetco regroupe Hype et ses partenaires
Pour parvenir à un tel déploiement, la STEP s’est associée à Air Liquide, Idex et Toyota, au sein d’Hysetco, la première société d’actifs dédiée au développement de la mobilité hydrogène, un carburant bas carbone. Hysetco s’appuie sur les compétences de chacun de ses membres pour assurer le déploiement à la fois des taxis et de l’infrastructure de recharge nécessaire en Île de France.
Air Liquide espère ainsi ouvrir rapidement une dizaine de stations à hydrogène, alors qu’elles ne sont actuellement que quatre. Elles se situent à Loges en Josas, Roissy, Orly et au Pont de l’Alma. Par ailleurs, Toyota doit livrer 500 véhicules Mirai d’ici deux ans à Hype.
« Nous allons aujourd’hui concentrer nos efforts sur une ville, Paris, pour pouvoir y atteindre une taille critique. Elle nous permettra de développer l’écosystème complet de l’hydrogène et répondre à la demande des clients« , explique Mathieu Gardies, le fondateur de Hype.
Des taxis à hydrogène pour tous ?
Ces taxis à hydrogène disposent d’une autonomie de plus de 500 km, soit 2 à 3 fois plus qu’un véhicule électrique à batterie. Ils se rechargent en 3 à 5 minutes, contre 1 heure 30 pour une voiture électrique aux bornes de recharge rapide. Ils n’émettent de plus ni polluants locaux, ni CO2, ni bruit, juste de l’eau. Alors qu’un taxi classique émet en moyenne 17 tonnes de CO2 par an.
Hysetco entend par la suite proposer aux taxis indépendants une solution hydrogène complète comprenant le véhicule, l’accès aux stations de recharge et l’entretien, ainsi qu’aux autres opérateurs de transport à la demande d’ici 2021. Tous pourraient ainsi à « zéro émission » locale, notamment en prévision des Jeux Olympiques de Paris.
« Un des objectifs de la structure était également de réunir différents acteurs (producteurs, constructeurs, distributeurs, experts de la mobilité, etc.) afin de porter dynamiquement la filière hydrogène », précise Pierre-Etienne Franc, vice-président hydrogène énergie d’Air Liquide.
L’appui des pouvoirs publics sera cependant nécessaire au développement. « Mais pour que cela s’accélère, il est nécessaire d’être soutenu par les pouvoirs publics, de sécuriser les solutions d’approvisionnement d’hydrogène décarboné et de disposer d’outils financiers permettant d’aller vers des investissements encore plus importants et nécessaires« , ajoute en effet Pierre-Etienne Franc.
Le coût total de ce premier projet mené par Hysetco (véhicules, achat de licences de taxi et infrastructures) est estimé à près de 100 millions d’euros.
Sources : Hype, Energie-Plus, Le Parisien