Nous l’avons annoncé au début du mois (cf. notre article du 03/10) : les téléviseurs vont bientôt bénéficier d’une étiquette énergie, qui permettra à l’acheteur de sélectionner en magasin un appareil en fonction de sa consommation d’électricité. Mais l’institut GfK Retail and Technology vient de faire paraître les résultats d’une étude concernant l’Analyse énergétique des téléviseurs, et qui donne quelques pistes intéressantes sur les éléments à prendre en compte lors du choix. Résultats en apparence contradictoire en ce qui concerne l’individuel et le collectif, mais qui confirment, pour la France, les appréciations de la Commission Européenne qui précisait :
Si aucune mesure additionnelle n’est prise, la consommation d’électricité imputable aux téléviseurs va augmenter, passant d’environ 60 TWh en 2005 à 132 TWh en 2020 dans l’UE, principalement en raison de l’augmentation de la taille des écrans et de la hausse du nombre d’unités vendues et installées dans les ménages.
L’enquête réalisée en France prouve que sur 2 ans, la puissance électrique des téléviseurs vendus chaque année a augmenté de 33 %, passant de 359 000 kW au premier semestre 2008 à 476 000 kW au premier semestre 2010, alors que dans la même période, la puissance moyenne des appareils enregistrait une baisse de 23 % (163 W contre 125 W) malgré l’augmentation des tailles d’écran. Ce sont donc avant tout les quantités qui sont en cause : les ménages français en avaient acheté 2,2 millions sur les 6 premiers mois 2008, contre 3,7 millions sur la même période cette année, soit 68 % de plus.
L’analyse part de l’hypothèse d’une durée de vie de 7 ans d’un appareil, d’une durée de fonctionnement de 3,5 heures par jour, pour un coût de l’électricité de 0,12 € du kWh TTC. Elle constate que sur le même écran de 42 pouces (environ 107 cm), entre un appareil à très basse puissance (91 W) et un autre à haute puissance (380 W), l’économie réalisée atteint 310 € sur la durée de vie du produit, chiffre cependant à relativiser car le téléviseur à basse puissance coûte plus cher à l’achat.
Si les différences se révèlent moins sensibles en fonction de la taille de l’écran (79 € sur 7 ans entre un appareil de 32 pouces, soit environ 81 cm, et un téléviseur de 42 pouces), elles existent quand même, ainsi que celles qui dépendent de la technologie LCD (193 W pour un 42 pouces) et Plasma (209 W), soit environ 17 € de différence sur la durée de vie du produit. Par contre, selon les marques, les puissances moyennes peuvent varier du simple au double, soit une différence de consommation évaluée à 100 € sur 7 ans.
Sur les veilles, l’étude aboutit sur deux conclusions : l’une individuelle, l’autre collective. Un téléviseur en veille consomme environ 0,5 kWh, soit quelques 3 € sur la durée de vie du produit, peu de chose donc, mais :
Au niveau collectif, la réponse est plus nuancée :
Le parc installé en France est de 48 millions de téléviseurs.
Si tous les téléviseurs restaient en veille au lieu d’être en position éteinte, la consommation de ces téléviseurs s’élèverait à 180 GWh soit la production annuelle de 40 éoliennes, ou bien encore la consommation d’électricité domestique de 160 000 personnes. De quoi faire réfléchir l’éco-citoyen qui veille en chacun de nous
Eh oui, c’est bien connu : ce sont les petites gouttes qui font les grands océans. Si l’on essaie de mettre ces chiffres en perspective sur la population de l’Union Européenne (499,7 millions d’habitants au 1er janvier 2009, dont environ 63 millions de Français), ils risquent vite de donner le tournis ! On comprend mieux les préoccupations de la Commission Européenne.
Source : Communiqué de presse de GfK