Deux entreprises se sont penchées sur des dispositifs permettant de recycler l’énergie générée par le freinage des trains, avec des objectifs toutefois différents. Ainsi, lors du salon Innotrans 2012, à Berlin, Saft a présenté le premier système embarqué de batteries Li-ion pour des applications de traction par récupération de l’énergie de freinage des trains. Ce système permet une traction autonome et hybride pour un fonctionnement sans caténaires. Mitsubishi avait pour sa part annoncé fin août avoir développé un système différent permettant de recycler aussi l’énergie générée par le freinage des trains, comme dans le cas présent, mais pour l’injecter dans le réseau de la station.
Une réserve d’électricité embarquée
Le leader mondial de la fabrication des batteries industrielles de haute technologie a mis au point un système modulaire permettant aux opérateurs ferroviaires de récupérer, stocker et réutiliser l’énergie du matériel roulant pour la traction. Selon Saft, son dispositif permet aux opérateurs ferroviaires de réaliser des économies sur deux tableaux. D’une part, il contribue à l’efficacité énergétique des réseaux ferroviaires en permettant d’économiser jusqu’à 30 % sur la facture énergétique. D’autre part, il offre la possibilité de supprimer des caténaires sur « de longues portions de voies » , réduisant par là les coûts de l’infrastructure et de la maintenance. Il diminue de plus l’impact environnemental de ces installations.
Ces batteries Li-ion peuvent être intégrées à toute sorte de matériels roulants : « notamment des systèmes ferroviaires légers tels que tramways et tram-trains, rames électriques à unités multiples, locomotives diesels et navettes automatisées de transport de passagers. » Son atout réside dans sa puissance élevée et sa densité énergétique, alliées à un taux élevé de charge et de décharge, lui garantissant une disponibilité maximale. Elle assure une puissance de traction suffisante pour permettre à un véhicule hybride de poursuivre son trajet jusqu’à la station suivante, et de traverser des zones où l’installation de caténaires se révèle impossible pour différentes raisons. Pour ses besoins de traction par récupération de l’énergie cinétique, l’entreprise a mis au point une nouvelle génération de batteries Li-ion de 250 V, pouvant être configurées de façon à créer des systèmes de batteries pouvant aller jusqu’à 750 V.
De l’électricité pour alimenter la station
Le système développé par la compagnie japonaise Mitsubishi Electrics a un objectif bien différent. Il permet aussi de récupérer l’énergie cinétique générée par le freinage des trains, mais pour l’utiliser sur place, dans la station même. Selon les simulations et les tests effectués dans une station de métro de Tokyo, il peut recycler 600 kWh en 15 heures, ce qui représente environ 16 % de l’électricité dont celle-ci a besoin.
Pendant la période s’étalant de la mi-août à la mi-octobre, la compagnie va encore tester différents paramètres comme la connexion et la compatibilité avec le réseau national de distribution d’électricité ainsi que la conversion du courant vers le réseau alternatif. Elle compte débuter la commercialisation de ce système en avril 2013.
Sources : Saft, Bulletins Electroniques