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Transition écologique et sociale : l’enseignement supérieur doit s’adapter

Le 24 janvier était proclamé cette année pour la première fois Journée Internationale de l’Education. Le moment est donc propice pour faire le point sur la prise en compte des enjeux du climat dans l’enseignement supérieur. Et pour se rendre compte que, malgré quelques avancées, la transition écologique et sociale n’est encore que peu abordée.

Transition écologique et sociale

L’enseignement supérieur encore en retrait sur ces sujets

Ainsi, selon une enquête de The Shift Project, seules 11 % des formations de 34 établissements du supérieur abordent les « enjeux climat-énergie » de manière obligatoire, et 24 % au total le proposent. Faire face aux enjeux soulevés par le changement climatique exige une population certes sensibilisée, mais aussi informée et formée. Et les métiers dits « verts » ne sont pas les seuls concernés : tous à des degrés divers le sont.

Le rapport L’écologie aux rattrapages publié en 2021 par le collectif d’étudiants et de jeunes diplômés « Pour un réveil écologique » dressait lui aussi un constat alarmant : seuls 15 % des établissements supérieurs déclaraient vouloir former 100 % de leurs étudiants aux enjeux de transition écologique et sociale. 66 % des établissements (tous niveaux confondus) déclaraient vouloir intégrer cette thématique dans leurs formations.

La transition écologique et sociale : un sujet pourtant capital chez les jeunes

Pourtant une étude mondiale, parue dans The Lancet en décembre 2021, révèle qu’un jeune sur deux de 16 à 25 ans, déclare souffrir d’éco-anxiété, une inquiétude face aux menaces qui pèsent sur l’environnement. Ils déclarent ressentir face aux enjeux de la transition écologique et sociale diverses émotions comme : la tristesse, l’anxiété, la colère, l’impuissance, voire même la culpabilité. Pour 45 %, cela affecte quotidiennement leur vie quotidienne. Et un échec perçu des gouvernements à répondre à la crise climatique est associé à une détresse accrue.

Une étude de l’Institut CSA pour LinkedIn et l’ADEME montre parallèlement que les salariés aussi préfèrent dans leur grande majorité rejoindre, à offres équivalentes, une entreprise engagée pour la transition écologique. L’environnement est ainsi la préoccupation principale pour les jeunes salariés (moins de 35 ans). Soucieux des enjeux environnementaux, ils donnent à la transition écologique une place importante (93 %) voire prioritaire (43 %) pour les entreprises.

Une adaptation lente des établissements

Certains établissements de l’enseignement supérieur sautent maintenant le pas. Ainsi l’Essec proposera à la rentrée prochaine un Bachelor Act avec une approche pluridisciplinaire intégrant des cours sur les enjeux climatiques – décarbonation et transition énergétique, biodiversité, agriculture durable – mais aussi sur les enjeux sociaux – inégalités, lutte contre la pauvreté, citoyenneté, démocratie…

De plus, la dernière enquête de Birdéo, cabinet de recrutement spécialiste des métiers à impact positif, montre que 40 % des managers envisagent de recruter des professionnels du développement durable dans les prochains mois. D’autres établissements s’adaptent donc, comme Audencia, école de management à Nantes, qui vient de lancer Gaïa, son école de la transition écologique et sociale en partenariat avec le Shift Project.

Cette adaptation de l’enseignement supérieur est une « bonne chose », selon Amélie Deloche du collectif Réveil écologique, car « il faut faire réfléchir au-delà du prisme du capitalisme et de la croissance ». Mais elle est encore timide et « il existe un double discours entre la volonté de répondre aux attentes d’entreprises qui n’ont pas encore totalement fait leur transition et recherchent des futurs diplômés prêts à participer à la croissance. Mais aussi former des étudiants à d’autres débouchés pour faire changer le modèle économique ».

Pour le collectif, ces filières spécialisées restent insuffisantes. Il serait nécessaire que les étudiants de tout horizon soient confrontés aux enjeux de la transition écologique et sociale. « Il faut remodeler l’ensemble des cursus de l’enseignement supérieur sous l’angle de la transition », déclare Amelie Deloche. Mais cela prendra du temps.

Sources : Novethic, The Shift Project, The Lancet

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