Le Comité de Liaison des Energies Renouvelables (CLER) monte au créneau pour défendre la loi sur les « travaux embarqués » : l’obligation de prévoir l’isolation thermique lors de travaux de ravalement de façade ou de réfection de toiture des bâtiments étant mise à mal par des « informations partielles, voire partiales. » Il estime que ce décret agit dans l’intérêt général et devrait permettre aux personnes en situation de précarité énergétique d’améliorer confort et santé, tout en réduisant le montant de leur facture.
Il est actuellement nécessaire, au nom d’impératifs tant sociaux qu’économiques et environnementaux, d’adapter notre parc bâti. Pour cela, il faut réaliser des investissements qui permettront de minimiser les factures énergétiques et d’augmenter le confort des habitants. Et pour les optimiser, ils doivent être réalisés à un moment clé de la vie du bâtiment : une rénovation de façade ou une réfection de toiture par exemple, car cela permet d’isoler pour moins cher.
Mais en fonction des situations spécifiques des bâtiments, le décret souffre de très nombreuses dérogations. Le cas général comporte en effet des exceptions et le décret n’impose en rien le choix d’une solution d’isolation par l’extérieur, donc aucune crainte à avoir pour les bâtiments bénéficiant d’un cachet particulier. Ainsi, le décret ne s’applique pas si les travaux empièteraient sur d’autres propriétés, s’ils entraînent une modification d’aspect dans une zone classée, si l’investissement n’est pas assez rentable pour le propriétaire, etc.
La question d’une norme de performance énergétique s’est souvent posée. Une étude conclut que l’obligation de travaux de rénovation peut s’envisager à différentes étapes de la vie du bâtiment : « Lorsque des travaux permettant d’intégrer une amélioration de l’efficacité énergétique sont pratiqués, il ne faut pas manquer cette opportunité. […] Il est donc nécessaire d’une part d’augmenter les exigences requises et surtout d’inclure dans le champ de la [règlementation] des travaux comme par exemple les rénovations de toiture ou les ravalements de façade. » Le décret dit « travaux embarqués » a été largement concerté, avec la participation active de certaines associations de conservation du patrimoine, qui pourtant critiquent aujourd’hui le texte.
Certains arguent que les bâtiments anciens sont naturellement performants. Une idée fausse, selon le CLER, puisque près de la moitié sont classés dans les pires niveaux de l’étiquette énergétique (F et G). Il cite de plus des enquêtes qui montrent nettement que ce sont surtout dans ces bâtiments que les ménages disent souffrir du froid, ont du mal à payer leur facture énergétique ou encore se déclarent contraints de se restreindre en matière de chauffage. Selon l’Anah, « plus du quart des résidences principales date d’avant 1915 et près de 4 logements sur 10 ont été construits avant 1949. C’est dans cette catégorie que les besoins d’amélioration sont les plus importants, ce dont témoignent notamment les taux de vacance plus élevés. »
En conclusion, il est nécessaire d’améliorer l’accompagnement des particuliers et plus généralement l’information du public, de proposer des financements appropriés et de construire une offre professionnelle fiable, mais aussi d’instaurer des normes calibrées et flexibles permettant d’avancer sur le plan de l’efficacité énergétique.
Source : CLER