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Trois permis de recherche de gaz de schiste abrogés

Le gouvernement a annoncé que trois permis de recherche de gaz de schiste dans le sous-sol français seront abrogés, en application de la loi du 13 juillet 2011. Tous les titulaires de permis de recherche de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux avaient en effet l’obligation de déposer des rapports à l’autorité administrative qui avait délivré le permis, précisant les techniques employées ou envisagées.

3 permis abrogés sur 64 rapports présentés

64 rapports ont donc été examinés et la Conseil Général de l’Industrie de l’Energie et des Technologies (CGIET) a été saisi en vue de l’abrogation du permis de Nant dans l’Aveyron (société Schuepbach), de Villeneuve de Berg en Ardèche (même compagnie) et de Montélimar  dans la Drôme (Total). La société Schuepbach avait d’ailleurs précisé qu’elle n’était pas prête à renoncer à la technique de la fracturation hydraulique, ce qui la mettait de fait hors course. Pour Total, les raisons ayant conduit à l’abrogation du permis sont d’un autre ordre. Nathalie Kosciusko-Morizet précise :

Dans les deux rapports de Schuepbach était explicitement mentionné le projet d’utiliser la fracturation hydraulique. [Dans le rapport de Total] ce n’était pas le cas , [mais] j’ai fait valoir l’argument que ce rapport n’était pas crédible. (…) Total déclare vouloir maintenant chercher des hydrocarbures classiques, donc non gaz de schiste, dans une zone où le potentiel est très limité et alors même que Total se désintéresse de la recherche du conventionnel sur le territoire terrestre français depuis des années. Et Total annonce aussi vouloir continuer à rechercher du gaz de schiste avec des techniques qui ne sont pas la fracturation hydraulique, or on sait aujourd’hui que ces techniques ne sont pas opérationnelles.

fracturation hydraulique gaz de schiste

Les associations pour l’environnement très modérément satisfaites

Mais qu’en est-il des 61 autres rapports ? Les avis divergent. Ainsi, le communiqué du  ministère du développement durable précise :

Ces trois permis représentent la totalité des permis demandés en France en vue de l’exploration de gisements de gaz de schiste. Pour les 61 autres permis en cours de validité, les détenteurs n’ont pas prévu de rechercher des gaz et huiles de schiste ou y ont renoncé pour se limiter à des gisements conventionnels. Tous ont pris l’engagement formel de ne pas recourir à la fracturation hydraulique.

Ce n’est pas l’avis de l’association Générations Futures qui estime que l’affaire n’est pas encore réglée : elle rappelle que les permis de Château-Thierry (pétrole de schiste recherché par la Société Toreador), de la Plaine d’Alès et du Bassin d’Alès ou de Navacelles restent valables.  Et précise pour la firme Toreador :

[Elle présente] les réserves de pétrole de schiste du Lias que la firme veut toujours explorer. Elle déclare d’ailleurs vouloir travailler sur 6 puits dans cette ressource avec son partenaire (Hess), sans utiliser la fracturation hydraulique. Les documents internes de la firme Toréador prouvent que les industriels n’ont pas renoncé. La seule solution pour en finir est d’interdire l’exploration et l’exploitation de tous les hydrocarbures non conventionnels comme le proposent des députés de l’opposition !

D’autres associations (Greenpeace, les Amis de la Terre) regrettent l’absence d’une définition de fracturation hydraulique dans la loi, permettant aux titulaires de permis de la transformer, sur le papier du moins, en une technique sans impact environnemental. Le Collectif  « Gaz et Huile de schiste non merci ! » (CNC-GHS) reste tout aussi vigilent :

61 permis d’exploration d’hydrocarbures liquides ou gazeux sont encore en vigueur et concernent l’ensemble du territoire terrestre ou maritime français. (…)Les permis off-shore (Méditerranée, Golfe de Biscaye, Guyane) nous inquiètent fortement. Sans compter les dizaines de permis à l’instruction qui pourraient réserver de bien mauvaises surprises.

Ainsi que l’UFIP, pas du tout satisfaite

La réaction de l’UFIP (Union Française des Industries Pétrolières) ne s’est pas fait attendre et prend, on s’en doute, un ton tout à fait différent. Elle regrette vivement les décisions gouvernementales dans un communiqué :

Ces décisions vont empêcher d’identifier et d’évaluer le potentiel de nouvelles ressources énergétiques nationales, alors que la France importe 99 % de sa consommation de pétrole et 98 % de sa consommation de gaz.

Elle estime d’autre part que cela envoie un signal négatif aux investisseurs internationaux et rappelle que la France est le seul pays au monde interdisant le recours à la technique de la fracturation hydraulique pour l’exploration et la production de pétrole ou de gaz.

Sources : DD Magazine, Les Echos, Batiactu, Actu-Environnement, Enerzine, Sciences et Démocratie (image)

 

Cet article a été écrit par : 

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